L'économie algérienne, après avoir connu une phase de reprise post-pandémique, se trouve confrontée à un défi de taille : un déficit budgétaire en forte augmentation. Le rapport annuel de la Banque d'Algérie pour 2023 dresse un tableau contrasté, où une croissance économique encourageante cache des fragilités financières.
L'année 2023 a été marquée par une croissance du PIB de 4,1 %, un taux qui n'avait plus été atteint depuis 2015. Cette hausse est principalement attribuable à la performance du secteur des hydrocarbures, moteur traditionnel de l'économie algérienne, notamment l'industrie pétrolière et gazière, qui ont enregistré une croissance de 4,8 %. D'autres secteurs tels que la construction, l'agriculture et le commerce ont également contribué à cette reprise, favorisant ainsi une diversification de l'économie. Toutefois, cette dépendance aux énergies fossiles expose le pays aux fluctuations des cours mondiaux du pétrole et du gaz.
Si l'inflation a connu une légère baisse, passant de 10,14 % en mai à 7,4 % à la fin de l'année, la balance des paiements a, quant à elle, enregistré une détérioration, passant de 18,4 milliards de dollars en 2022 à 6,3 milliards de dollars en 2023. Cette réduction s'explique par une baisse de la valeur des exportations, notamment dans le secteur des hydrocarbures.
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Malgré la contraction de l'excédent de la balance des paiements, les réserves de change ont augmenté, atteignant 68,9 milliards de dollars à la fin de l'année 2023, en hausse par rapport à 60,9 milliards de dollars l'année précédente. Cette tendance indique une certaine stabilité financière, bien que la dépendance aux revenus des hydrocarbures demeure préoccupante.
Déficit budgétaire, un creusement de 143,85 %
C'est indéniablement le déficit budgétaire qui constitue la principale préoccupation. Il a plus que doublé en 2023, atteignant un niveau record. Cette dégradation est principalement due à une augmentation des dépenses publiques, qui ont augmenté de 17,97 %, surpassant la progression des recettes budgétaires, qui n'ont augmenté que de 12,54 %, notamment en matière de transferts sociaux et d'investissements, qui n'ont pas été compensés par une croissance suffisante des recettes.
En effet, le rapport de la Banque d’Algérie souligne une aggravation du déficit budgétaire, qui a atteint 1'003,3 milliards de dinars en 2023, plus du double du montant enregistré en 2022 (411,5 milliards de dinars). La Banque d’Algérie relève un creusement de 143,85 %. Le ratio du déficit par rapport au PIB a également augmenté, passant de 1,23 % à 3,08 %. Cette détérioration est principalement due à une augmentation des dépenses budgétaires.
Les dépenses publiques ont également connu une hausse significative, passant de 9'935 milliards de dinars en 2022 à 11'721 milliards de dinars en 2023. Cette augmentation est principalement attribuée à une hausse des dépenses de transfert, qui ont bondi de 27,90 %. Les investissements en capital, essentiels pour le développement à long terme, ont également connu une augmentation, contribuant à l'augmentation globale des dépenses.
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