La pâte à tartiner algérienne El Mordjene, qui a connu un énorme succès ces derniers jours, vient d’être interdite en France et dans toute l’Europe. En effet, les containers de cette célèbre pâte à tartiner, semblable au Nutella, ont été bloqués au port de Marseille.
Selon le média belge La Libre, la raison invoquée est que le produit algérien ne respecterait pas la législation européenne. Cette interdiction d'El Mordjene repose sur des motifs sanitaires. Les autorités européennes ont invoqué un non-respect des normes en vigueur concernant les produits alimentaires contenant des ingrédients d'origine animale. De même, comme l'affirme Mustapha Zebdi, président de l'Association algérienne de protection des consommateurs (APOCE) dans une entrevue avec le média algérien TSA, « l'Algérie ne fait pas partie de la liste des pays qui peuvent exporter vers l’Europe des produits contenant du lait ».
Cependant, cette explication a été contestée par les consommateurs algériens, qui y voient une forme de protectionnisme déguisé. Pour les Algériens, l'émergence d'El Mordjene a constitué une menace pour des géants comme Ferrero qui fabrique le Nutella, ainsi que d'autres producteurs de pâtes à tartiner déjà bien établies sur le marché européen. C'est la même thèse défendue par Mustapha Zebdi, qui affirme : « quand il y a des risques et des menaces sur leurs produits, les Européens cherchent n’importe quelle faille pour les protéger. Ils mettent toutes les interdictions possibles pour défendre leurs produits. Nous sommes dans l’obligation d’être solidaires et de défendre nos produits ».
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Les médias algériens qui ont repris l'information soutiennent et amplifient cette même thèse. Cependant, pour le moment, il conviendrait d'attendre une réaction de la part de Cebon, la société productrice d'El Mordjene. Contactée par nos confrères de TSA, l'entreprise algérienne n'a encore fait aucun commentaire.
L'interdiction d'El Mordjene peut-elle être politique ?
Au-delà des aspects sanitaires et économiques, l'affaire El Mordjene pourrait avoir des origines politiques. Certains évoquent des pressions de personnes qui pourraient voir dans cette pâte à tartiner un symbole de l'influence algérienne en France. La décision d'interdire ce produit montrerait alors l'influence des lobbies industriels sur les politiques économiques, d'autant que les relations diplomatiques franco-algériennes sont au plus bas.
En Algérie, l'interdiction d'El Mordjene a suscité une vive émotion et a été interprétée comme un acte hostile de la part des autorités européennes. L'Association algérienne de protection des consommateurs a dénoncé cette décision et promet de défendre les intérêts des producteurs nationaux.
Il faut dire que l'interdiction d'El Mordjene a eu des conséquences directes sur les consommateurs, privés d'un produit qu'ils appréciaient particulièrement. De nombreux fans de la pâte à tartiner algérienne ont exprimé leur frustration sur les réseaux sociaux et ont appelé à un boycott des produits européens en signe de protestation. Pour le producteur algérien, cette décision représente un coup dur, ayant perdu un marché important. Cebon voit également sa réputation ternie par les accusations de non-conformité aux normes sanitaires.
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