La Suède, qui fait partie de l’espace Schengen, envisage une mesure audacieuse qui vise à inciter les migrants à retourner volontairement dans leur pays d'origine. À partir de 2026, le gouvernement suédois prévoit d'augmenter l'allocation de retour à plus de 30'000 euros par personne.
Le ministre des Migrations, Johan Forssell, a révélé cette proposition le 12 septembre 2024. Cette mesure s'inscrit dans une série de réformes destinées à renforcer le contrôle de l'immigration en Suède, soutenues par le parti d'extrême droite ; les Démocrates de Suède (SD). Forssell a affirmé que cette démarche vise à inciter les migrants à quitter le pays, en offrant une aide financière conséquente pour encourager un retour volontaire.
Actuellement, l'allocation de retour pour un adulte est fixée à 10'000 couronnes suédoises, soit environ 879 euros. Pour les familles, ce montant peut atteindre 3500 euros. Cependant, cette aide, instaurée en 1984, a été peu sollicitée en raison de son montant jugé insuffisant. L'augmentation à 350'000 couronnes, soit plus de 30'000 euros, vise à rendre cette option plus attrayante pour les migrants.
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Changement radical de la politique migratoire en Suède
Cette mesure n'est qu'une partie d'un ensemble plus large de réformes migratoires mises en place par le gouvernement depuis l'arrivée de la coalition de droite au pouvoir en octobre 2022. Parmi ces réformes, on note la restriction du regroupement familial et l'augmentation des exigences salariales pour l'obtention d'un permis de travail. Des mesures ont également été introduites pour faciliter l'expulsion des migrants en cas de comportements jugés inappropriés, comme la consommation de drogues ou la participation à des activités criminelles.
Historiquement, la Suède a été perçue comme un pays accueillant pour les réfugiés, notamment durant la crise migratoire de 2015, où elle avait accueilli près de 160'000 demandeurs d'asile. Cependant, la tendance récente montre un changement radical dans la politique d'asile, avec des restrictions croissantes sur les conditions d'accueil et d'intégration.
Le gouvernement suédois espère que cette augmentation de l'allocation de retour incitera les migrants, en particulier ceux au chômage ou à faibles revenus, à envisager un retour dans leur pays d'origine. L'objectif est de diminuer le nombre de personnes dépendantes des aides sociales en Suède et de favoriser des départs volontaires plutôt que des expulsions, souvent coûteuses et compliquées.