Le géant pétrolier français Total ne pourra finalement pas acquérir les actifs de l'Américain Anadarko en Algérie. Il perd donc sa bataille dans cette affaire. C'est le PDG de Total Patrick Pouyanné qui a fait cette annonce mardi 5 mai lors d'une conférence téléphonique avec des analystes, rapporte le site Zonebourse.
Visiblement, l'Algérie a fini par exercer son droit de préemption sur les actifs de la société américaine Anadarko. La compagnie nationale des hydrocarbures a en effet agi dans cette démarche depuis décembre 2019, soit plusieurs mois après que Total a signé un accord de rachat avec la société Occidental Petroleum qui avait acquis Anadarko.
"Occidental nous a officiellement dit que nous ne pourrions pas acquérir les actifs en Algérie" a déclaré le patron de Total après la publication des résultats trimestriels du groupe. Patrick Pouyanné n'en dira pas plus. Zonebourse non plus. Les observateurs, quant à eux, ont compris que c'est l'Etat algérien qui a mis tout son poids pour annuler la cession des actifs d'Anadarko au profit de Total.
L'Algérie en finit avec l'histoire d'Anadarko
C'est vraisemblablement la "bonne nouvelle" annoncée le 13 avril dernier par le ministre de l'énergie Mohamed Arkab. "Nous sommes en discussion avec la société américaine Anadarko (...) Vous aurez bientôt une bonne nouvelle concernant la vente de ses actifs en Algérie" avait indiqué le ministre, pour qui l'Algérie allait bientôt en finir avec cette histoire des actifs d'Anadarko.
Pour rappel, l'Algérie a fait savoir au début du mois de décembre que la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach allait exercer son droit de préemption sur les actifs d'Anadarko, cédés au Français Total suite à une OPA de l'Américaine Occidental (Oxy) sur sa compatriote Anadarko. Une opération considérée comme "incompatible" avec la réglementation en vigueur par les autorités algériennes.
Dans le cadre de cette fusion-acquisition entre Oxy et Anadarko, Total devait ainsi acquérir les actifs d'Anadarko en Afrique pour la coquette somme de 8.8 milliards de dollars. Il s'agit en fait des actifs de la société américaine en Algérie, en Afrique du Sud, au Mozambique et au Ghana.
