« C’est le secteur de l’informel qui régule l’économie en Algérie »

Montage : Mohamed Cherif Belmihoub sur fond d'un marché en Algérie

Le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de la Prospective, Mohamed Cherif Belmihoub, a dressé un tableau peu reluisant sur l’état de l'économie nationale. Il a affirmé ce jeudi 28 janvier dans une interview accordée au quotidien Liberté, que c'était le secteur de l'informel qui régulait l'économie en Algérie. 

Le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de la Prospective a souligné l'ampleur du secteur informel. Il a indiqué que "pratiquement, c’est l’informel qui régule l’économie". Mohamed Cherif Belmihoub a expliqué que ce constat est "inquiétant, aussi bien en matière d’emploi que sur le plan de la valeur ajoutée".

Il a affirmé que "cette économie échappe totalement à la fiscalité et à la contribution au financement du système de protection sociale". Le ministre a ajouté que "l’emploi informel reste à un niveau élevé. 50% des travailleurs ne cotisent pas et ne payent pas d’impôts alors qu’ils profitent des services publics".

Par ailleurs, le ministre s'est aussi exprimé sur les solutions possibles pour la crise financière que traverse l'Algérie. Il a affirmé que l’endettement extérieur était évitable à court terme. "Je pense qu’on peut éviter l’endettement extérieur. Il devient nécessaire, si nous avons un volume d’investissement en attente de financement. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Aujourd’hui, on peut satisfaire la demande d’investissement qui se présente au niveau des banques" a-t-il expliqué.

Les objectifs "irréalistes" du ministre

Le ministre a aussi révélé que "des objectifs ambitieux ont été fixés par le président de la République, comme la réduction des importations de 10 milliards de dollars en 2020 et la réalisation en 2021 d'au moins 5 milliards de dollars d'exportations hors hydrocarbures".

Il faut signaler que ces objectifs sont remis en cause par les opérateurs économiques. Pour Ali Bey Naceri, président de l'Association nationale des exportateurs algériens, ces objectifs sont impossibles à atteindre. Il a expliqué sur les colonnes du même journal que ce n’était "pas réalisable avec les conditions actuelles et la réglementation des changes en vigueur. C’est l’épée de Damoclès qui pèse lourdement sur l’exportateur".

Lire aussi : Algérie : Le gouvernement veut déclarer la guerre à l’économie informelle

Laisser un commentaire

Retour en haut
Share via
Copy link