Fermeture des églises en Kabylie : L'ONU demande des explications à l’Algérie

Photo : églises fermées en kabylie

La fermeture des églises en Kabylie a fait réagir l’Organisation des nations unies (ONU). En effet, cette organisation a adressé un courrier aux autorités algériennes afin d'obtenir des explications sur la fermeture de ces lieux de culte.

Considérée comme une atteinte à la liberté de culte, la fermeture de 9 églises protestantes en septembre et en octobre 2019, à Bejaïa et Tizi Ouzou a fait réagir l'ONU. Trois rapporteurs spéciaux de cette organisation chargés des questions des droits de l’Homme ont adressé le 2 décembre 2020, une lettre conjointe au gouvernement algérien afin de s’enquérir de la situation et demander des explications.

Ainsi, le rapporteur spécial sur la liberté de religion ou de conviction, le rapporteur spécial sur le droit de réunion pacifique et la liberté d’association et le rapporteur spécial sur les questions relatives aux minorités rappellent qu' "en septembre et octobre 2019, neufs églises affiliées à l’Eglise Protestante d’Algérie (EPA) — quatre dans le département de Tizi Ouzou et cinq dans le département de Bejaïa — ont été fermées suite à la décision des gouverneurs (wali) de ces deux départements".

"Nous exprimons notre préoccupation quant à la situation des lieux de culte et des églises affiliés à l’Eglise Protestante d’Algérie et à ce qui semble prendre la forme d’une campagne de fermeture administrative qui aurait des conséquences sérieuses au droit de la minorité chrétienne protestante de librement manifester et pratiquer sa religion ou sa conviction, y compris par le culte, l’accomplissement des rites et l’enseignement, ainsi qu’au droit de ses membres à la liberté d’expression, garantis tous les deux par le droit international et les articles 18 et 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP)", peut-on lire dans cette lettre.

Les rapporteurs de l'ONU inquiets

Les rapporteurs de l'ONU inquiets de la situation de la liberté de culte en Algérie ont ajouté : "Nous exprimons des préoccupations quant aux procédures administratives d’enregistrement et des restrictions qui auraient été subies par l’Eglise Protestante d’Algérie malgré sa longue présence et son fonctionnement dans le pays depuis les années 70, ainsi qu’aux actes de répression et d’intimidation qui auraient été perpétrées par des autorités étatiques à l’encontre des adeptes et des représentants des églises protestantes. Nous tenons à souligner les effets négatifs que ces actes peuvent avoir pour l’exercice des droits de réunion pacifique et de la liberté d’association par la minorité chrétienne protestante du pays, garantis par les articles 21 et 22 du PIDCP".

Les rapporteurs de l'ONU ont aussi signalé dans leur lettre, les violences physiques subies par "des adeptes et des représentants des églises concernées" et dont se seraient rendus coupables les forces de l’ordre durant leurs interventions. Ils ont également exprimé leur préoccupation quant aux "actes d’intimidation" et de "traitement discriminatoire subi" par des représentants de l’EPA aux aéroports et aux passages frontaliers, en sortant du pays, ainsi qu’en "rentrant suite à des voyages internationaux".

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