Fermeture des frontières : Le coup de gueule de la cinéaste Sofia Djama

Montage : Sofia Djama sur fond d'un aéroport

Le calvaire des Algériens bloqués en France depuis la fermeture des frontières se poursuit. Ils sont des milliers à vivre une situation dramatique. Partis pour des soins, des visites familiales, ou pour du travail, ces Algériens n'ont pas pu être rapatriés. Ces « oubliés » ne cessent de dénoncer cette situation. Vendredi 9 avril, c'est la cinéaste Sofia Djama qui a poussé un coup de gueule dans une vidéo publiée sur son compte Facebook. Elle a dénoncé « l’abandon de la diaspora algérienne » par les autorités du pays.

Ainsi, à l'instar de nombreux citoyens qui s'élèvent quotidiennement contre la persistance de la fermeture des frontières aux Algériens résidant à l’étranger, notamment en France, la cinéaste dénonce ce fait accompli. Sofia Djama s'est, d'emblée, adressée aux Algériens qui défendent la décision de fermeture des frontières : « Je voudrais parler de ce que nous vivons en tant qu'Algériens forcés à l'exil d'une manière totalement arbitraire. Ce que je voudrais vous dire, c'est que ce qui m’insupporte au-delà du fait que le régime a pris cette décision arbitraire, c'est la réaction des gens », assène-t-elle.

La réalisatrice du film « Les Bienheureux », qui a eu un succès mondial, ajoute à l'adresse des défenseurs de cette décision : « Beaucoup d'entre vous en Algérie, justifiez cette décision et vous défendez l’indéfendable ». Elle martèle : « (...). Qu'on soit binationaux ou pas, on est Algériens. Sur le passeport, il n'y a pas d’Algériens de première ou de deuxième catégorie. Ma vie est aussi sacrée que la vôtre. Votre vie n'est pas supérieure à la mienne ».

La fermeture des frontières a été décidée de manière arbitraire

La réalisatrice continue sur un ton remonté : « Je ne parle pas du régime qui a décidé d'une façon tout à fait arbitraire de laisser les frontières fermées. Dans son incompétence chronique, il n'avait pas d'autres choix. Fermer les frontières, on l'avait accepté dès le début. On s’était dit, c'est normal, de toute façon, personne n'a compris ce que c'est que cette pandémie. Au fil du temps, tout le monde a commencé à rouvrir puis à refermer. Mais de toute façon, il n'y a aucun pays qui a abandonné et trahi ses enfants. Moi, je ressens précisément de l’abandon. Nous avons été trahis et abandonnés par notre pays ».

Sofia Djama s'est aussi adressée aux militants du Hirak. Pour elle, « le hirak, c'est se battre contre l'injustice. Ce que nous subissons, poursuit-elle, est une forme d'injustice. La libre circulation des Algériens doit être sacrée. Elle fait partie des valeurs de l’indépendance, même si le Conseil d'Etat nous nous permet pas de nous défendre, on n'arrive même pas à rentrer chez nous ».

Selon la réalisatrice, pour permettre aux Algériens de rentrer chez eux, il suffit d'effectuer « un test PCR à l'aller et un autre à l'arrivée ainsi qu'un confinement obligatoire ». Elle explique que cette solution « aurait pu nous permettre d'éviter des drames ».

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