France : Près de 5000 médecins diplômés en Algérie attendent une régularisation

Médecins Algériens exerçant en France

De nombreux médecins algériens exerçant en France attendent toujours la régularisation de leur situation. Alors qu'ils accomplissent le même travail que leurs collègues français, ils se voient attribuer des statuts précaires et des salaires beaucoup plus inférieurs que les médecins diplômés en France. D'ailleurs, des appels ont été lancés afin que cette situation change.

Contrairement aux médecins étrangers diplômés en France qui ne trouvent aucun obstacle pour intégrer le système de santé français, les médecins diplômés en Algérie souffrent de discrimination administrative depuis plusieurs années. Partis en France à la recherche de meilleures opportunités professionnelles, ils se retrouvent ainsi en situation inconfortable

D'après des estimations du Conseil national de l'ordre des médecins (CNOM), ils sont environ 5000 médecins issus des universités algériennes qui exercent en France. Lors d'un ancien entretien au quotidien El Watan, l’économiste de la santé Ahcène Zehnati soulignait « une forte disposition à l’expatriation » des médecins algériens. « Si on prend les médecins nés en Algérie exerçant en France, le taux d’émigration est de 23,35 % », avait-il révélé.

Les médecins algériens payés deux fois moins que leurs collègues français

Néanmoins, ces Algériens attendent toujours la régularisation de leur situation. Discriminés, ils se retrouvent cantonnés dans des statuts précaires : faisant fonction d’interne (FFI) et praticien attaché associé (PAA). Victoire Cottereau, chercheur au sein du CNOM, explique que les médecins algériens « ne sont pas inscrits au Conseil de l’Ordre des médecins. Ils sont officiellement sous l’autorité d’un titulaire mais en réalité, assument la même charge de travail ».

En plus de l'inégalité du statut, les médecins algériens font également face à un salaire dérisoire. En effet, leurs salaires sont deux fois inférieurs à ceux de leurs collègues français. Selon Mathias Wargon, médecin exerçant au CHU de Saint-Denis, les « stagiaires associés », qui travaillent comme internes, gagnent 1 500 euros, alors que pour les mêmes postes, un médecin à diplôme français gagne 3 500 euros.

Des appels pour l'égalité des statuts et des salaires

Face à cette situation, treize médecins français, dont trois d’origine algérienne, en l’occurrence Amine Benyamina, Sadek Beloucif et Madjid Si Hocine ont adressé une lettre ouverte au Premier ministre Édouard Philippe. Ils mettent en avant le rôle important « des médecins à diplôme étranger qui luttent au quotidien» et qui sont « en première ligne» en cette période de crise sanitaire.

D'après eux, il est plus que nécessaire pour le gouvernement français «d’engager immédiatement l’intégration pleine et entière dans le système de santé de tous ces praticiens» afin d’éviter qu’ils retournent «à la précarité et à l’incertitude sur leur avenir en France une fois la crise surmontée».

Lire également : « Régularisation des sans-papiers algériens en France » : Qu’en est-il réellement ?

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