Grande mosquée de Paris : Dalil Boubakeur à la conquête du CFCM

L'ancien et le nouveau recteur de la Grande mosquée de Paris, Dalil Boubakeur et Chems Eddine Hafiz

Dalil Boubakeur n'est n'est plus le recteur de la Grande mosquée de Paris. En poste depuis 28 ans, le désormais ex-chef de cette institution religieuse a démissionné samedi 11 janvier, selon un communiqué de la Grande mosquée. Mais avant de partir, il a préparé un successeur.

En effet, c'est un véritable changement dans la continuité qui a eu lieu ce weekend à Paris, en France. La démission de Dalil Boubakeur "pour raisons personnelles" a vite été suivie de l'élection de son fidèle lieutenant, l'avocat franco-algérien, Chems Eddine Hafiz. Il faut dire que cette institution religieuse n'a laissé aucune place au suspens. Le jour de sa démission, Dalil Boubekeur a proposé son fidèle collaborateur depuis 20 ans pour lui succéder. Vite fait, bien fait.

Il faut préciser cependant que cette démission intervient une semaine avant l'élection, plusieurs fois reportée, du président du Conseil français du culte musulman (CFCM), prévue le 19 janvier. Et beaucoup a été dit ces derniers mois sur sa volonté de se présenter à cette élection. Pour le contrôle et de la Grande mosquée de Paris et du CFCM.

Dalil Boubakeur réussira-t-il son pari ?

En fait, Dalil Boubakeur est en passe de réussir son pari. Notamment parce qu'il a réussi à placer un fidèle collaborateur à la tête de la Grande mosquée de Paris, mais aussi parce qu'il garde le poste de président d’honneur et recteur honoraire de la Grande mosquée. En d'autres, il a tout cousu avec ses collaborateurs et "complices", en attendant que le Conseil français du culte musulman le plébiscite comme président le 19 janvier prochain. Pour cela, il pourra compter sur les 250 mosquées éparpillées sur le territoire français et qui constituent la Fédération de la Grande mosquée de Paris, pour réussir son coup de maître prévu dans une semaine.

Dalil Boubakeur, originaire de Skikda en Algérie, est le fils de Hamza Boubakeur lui-même ancien recteur de la Grande mosquée de Paris de 1957 à 1982. Il a toujours été un interlocuteur privilégié de l'Etat français pour ses positions prônant un islam tolérant et respectueux des règles de la société française. Mais il faut dire que les jeunes générations de musulmans de France ont du mal à se reconnaître dans son action, jugée trop molle vis-à-vis des politiques vécues comme des agressions contre l'islam et les musulmans.

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