L'Algérie veut protéger davantage ses devises

Euro-Dollar

L'Algérie veut protéger davantage ses devises, notamment à l'occasion des opérations d'importation. Il s'agit aussi pour le Conseil des ministres de protéger en conséquence la production nationale. C'est comme cela que l'on comprend le tour de vis donné aux transferts en devises dans le cadre des importations, conditionnées désormais par un aval du Conseil du gouvernement.

En effet, parmi les dernières décisions du Conseil des ministres prises à l'issue de sa réunion de dimanche 20 septembre, figure ce point relatif au transfert des devises vers l'étranger. Sur instruction du chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune, il est exigé de "soumettre, à l’avenir, tout engagement financier dans l’importation et toute transaction en devises à l’approbation préalable du Conseil du Gouvernement".

Cette mesure vise trois objectifs cités clairement dans le communiqué du Conseil des ministres. Il s'agit pour les autorités du pays de "protéger le produit national, encourager sa consommation au niveau local et préserver les réserves de change".

En fait, il est question pour l'Etat algérien de ralentir les dépenses en devises, d'autant plus que les réserves de change de l'Algérie ont fondu ces dernières années, notamment en raison de la baisse des prix du pétrole. Des réserves de change passées de 200 à 57 milliards de dollars en quelques années. De quoi inquiéter en haut lieu.

Il faut dire que cette situation est rendue possible aussi parce que la politique économique algérienne est basée à 98% sur la rente pétrolière. L'industrie a toujours été négligée, y compris à l'époque de l'embellie financière de la décennie 2000 qui aurait pu créer une industrie productive et augmenter la rente hors hydrocarbures de l'Algérie.

D'ailleurs, dans le même sillage, le même Conseil des ministres exige de "soumettre à l’approbation préalable du Conseil du gouvernement ou du Conseil des ministres, en cas de nécessité, toutes les mesures relatives à la définition de la liste des produits interdits à l’importation". Histoire de limiter les importations aux articles qui ne sont pas produits en Algérie et, de ce fait, encourager la production nationale.

Lire aussi : L’Algérie veut bousculer le marché noir des devises

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