Les startups en Algérie et Abdelmadjid Tebboune : La politique par l'absurde

Un pays avec un ministère des « Startups », c'est l'Algérie. Pire encore, on a même créé un ministère pour incuber les startups et peut-être même leur ministère. Absurde ? Oui, et ça devient une politique. Le chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune, ne cesse de répéter partout qu'il encourage leur création et qu'il les préfère aux autres entreprises « traditionnelles ».

En effet, on comprend rapidement que Abdelmadjid Tebboune, énarque algérien, fonctionnaire et commis de l'Etat, veut dire par « startup » une petite entreprise qui ne nécessite pas de grands capitaux pour être lancée. Même si c'est vrai pour un laps de temps dans la vie d'une startup, si celle-ci ne dépasse pas ce stade, c'est qu'elle a failli. Une startup est communément connue pour être une entreprise des nouvelles technologies avec un grand potentiel de croissance. Et c'est là que l'ancien Premier ministre et wali verse dans la politique de l'absurde.

L'Algérie, une « startup Nation » ?

Faire de l'Algérie une « startup Nation » ne passe pas par deux ministères délégués. Ni par des annonces lors d'interviews organisées avec des patrons de presse, dont les organes vivent, quasi-exclusivement, de la publicité publique. Celle-ci passe par la création d'un écosystème permettant à une simple idée de « disrupter » un géant économique établi.

Paradoxalement, si vous êtes un(e) internaute se connectant depuis l'Algérie, vous devez installer un VPN pour lire ce même article.

Qu'est-ce qui serait plus absurde que de parler d'une startup nation qui censure le peu de site créateurs de contenus sur Internet ? Observ'Algérie en fait partie avec plusieurs autres sites d'information, inaccessibles depuis l'Algérie. Pour la simple raison qu'ils sont indépendants et échappent aux chantages de la publicité publique. Cela a été fait sans passer par une décision de justice.

Abdelmadjid Tebboune incarne-t-il l'esprit startup ?

Les startups fleurissent dans les pays où l'information circule librement. C'est l'économie de l'information, où celui qui détient celle-ci, détient l'avenir. Devrons-nous rappeler que des journalistes, comme Khaled Derrarni, sont actuellement en prison pour avoir fait leur travail de journaliste ?

Une startup a besoin d'un écosystème encourageant l'innovation, avec des capital-risqueurs qui ont confiance en l'avenir du pays dans lequel ils investissent. Ces mêmes capital-risqueurs, qui mettront des sommes faramineuses pour développer l'innovation de la startup, ont besoin d'une justice libre et indépendante, pour s'assurer que leurs investissements ne seront pas accaparés par un oligarque.

De leur côté, les innovateurs ont besoin d'un écosystème leur permettant d'imaginer de nouvelles façons de communiquer, d'entreprendre, de commercer, etc. Sans se heurter à une bureaucratie archaïque qui peine à développer le paiement électronique, alors que l'âge du web a dépassé les 30 ans.

Les startups ce sont avant tout la liberté. La liberté de l'information, la liberté d'entreprendre et la liberté de philosopher pour imaginer un monde nouveau. C'est aussi la confiance en l'avenir. Abdelmadjid Tebboune peut-il incarner cette Algérie ?

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