Alors que plusieurs mesures ont été prises pour la reprise de la vie normale, la question de la réouverture des frontières terrestres, maritimes et aériennes de l’Algérie reste en suspens. En effet, cette décision, qui relève de la présidence de la République, n'a pas été encore tranchée. Pourtant, la question ne peut être éludée indéfiniment. Les impératifs économiques d'un pays qui traverse une grave crise économique imposent la réouverture des frontières.
En effet, le pays ne peut plus supporter le maintien de la fermeture de ses frontières. Le secteur économique subit de plein fouet cette décision. A titre d'exemple, Air Algérie est au bord de la faillite. Le P-DG de la compagnie, qui affirme comprendre la décision des pouvoirs publics, lance un appel de détresse à peine voilé : "Nous traversons actuellement une crise sans précédent; l’ensemble de la chaîne du voyage a été sévèrement impactée par la Covid-19; et ne génère plus pratiquement aucun chiffre d’affaires", a-t-il déclaré samedi. Il a ajouté : "Nous, on aimerait bien (reprendre les vols, NDLR) mais il y a des impératifs de santé publique".
Quant au secteur du tourisme, il est l’un des plus touchés par la crise sanitaire. Il risque de perdre 150 000 emplois. Depuis le début de la pandémie de coronavirus, les 3 500 agences voyages que compte l’Algérie ont cessé leurs activités. Elles sont les premières à être impactées, puisqu’elles ont baissé le rideau le 17 mars, à la suite de la fermeture des frontières.
La décision ne dépend pas seulement de la situation sanitaire
Abdelmadjid Tebboune avait affirmé, dans une déclaration qui remonte au 28 juin, que le "maintien de la fermeture des frontières terrestres, maritimes et aériennes (durera) jusqu’à ce que Dieu nous libère de ce fléau". Cette déclaration a été suivie, le 8 août, par celle du ministre des Transports. Ce dernier a écarté la possibilité d’une reprise des voyages internationaux à dans l'immédiat, soulignant que la priorité était la lutte contre la pandémie de coronavirus.
Une décision irréaliste, au vu des déclarations d'autres responsables qui ont indiqué que les Algériens devraient apprendre à vivre avec cette pandémie. Depuis ces déclarations, plusieurs décisions portant sur l’allègement du confinement et la réouverture des mosquées, plages, cafés et hôtels, ont été prises. Des mesures qui annoncent le retour à la vie normale.
Ces dispositions augurent une décision imminente de réouverture des frontières, fermées depuis le 17 mars dernier. Il faut dire aussi que cette décision que les pouvoirs publics ont liée à l’amélioration de la situation sanitaire est aussi dépendante des impératifs économiques. L’Algérie, qui traverse une crise économique aiguë, ne peut pas se permettre d’étrangler son économie qui est déjà au bord du gouffre.
Il faut donc s'attendre à ce que la décision soit prise dans les jours à venir, surtout que le ministre de la Santé a annoncé une nette amélioration de la situation sanitaire du pays.
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