Suite aux révélations de son frère, Abdelaziz Bouteflika va-t-il enfin être jugé ?

Montage : Abdelaziz Bouteflika sur fond de la cour suprême d’Alger

L'ex-président déchu Abdelaziz Bouteflika a été épargné, jusque là, par la justice malgré que son nom soit cité plusieurs fois lors des procès de nombreux hommes d’affaires et de hauts responsables de l'Etat. Bouteflika a bénéficié d'une impunité tacite malgré tous les appels à son jugement. Cependant, les révélations de son frère Saïd sur la gestion du dossier de Chakib Khelil ouvre une brèche et resserre l’étau sur lui.

Ainsi, la mise en cause de l'ex-président Abdelaziz Bouteflika par son propre frère sonne le glas d'une impunité inexpliquée. Saïd Bouteflika a affirmé que c’est son frère aîné qui a exigé l’annulation des mandats d’arrêt internationaux lancés contre l’ancien ministre de l’Energie Chakib Khelil et les membres de sa famille. Il a ainsi accusé son frère aîné d’avoir annulé les mandats d’arrêt internationaux émis contre Chakib Khelil, son épouse et ses deux enfants.

Saïd Bouteflika a précisé que le Président lui avait demandé, en sa qualité de conseiller, de l'informer de l'évolution des événements. Par conséquent, ses contacts avec le ministre de la Justice, Tayeb Louh, ne consistaient pas à donner des instructions, mais son rôle consistait plutôt à suivre les développements du dossier pour informer le président de la République, sans plus.

Ces nouvelles révélations accentuent le rôle de Abdelaziz Bouteflika, dans toutes les affaires scabreuses. Il met la justice devant ses responsabilités encore une fois et alimente de nouveau le débat sur le jugement de l'ex-chef de l'Etat en tant que premier responsable politique à l'époque des faits. En effet, les déclarations de Saïd Bouteflika rejoignent celles des ex-Premiers ministres et ex-ministres, qui ont avoué que leurs actions étaient politiques et que tout ce qui avait été décidé avait été fait soit avec l’aval de l’ancien président, soit sous ses ordres.

Révélations d'anciens responsables politiques

Il faut rappeler que l’ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia a rejeté, devant le tribunal de Sidi M’hamed, à Alger, les accusations de corruption. Il affirme que « tous les projets de gré à gré ont été accordés avec l’approbation du gouvernement », sous la tutelle de l’ancien président.

L'autre ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal, a également nié les faits retenus contre lui. Il a expliqué qu’il était chargé de l’application du programme politique du président de la République de l’époque. Sellal a, ainsi, rejeté sa responsabilité dans la dilapidation de biens, en affirmant que « le Premier ministre est un ordonnateur et non pas un exécuteur du projet. Il n’est pas de ses prérogatives de réaliser ou signer pour des projets ».

Reste à savoir si les nouvelles déclarations de Saïd Bouteflika trouveront écho auprès de la justice ou resteront  lettre morte comme celles des anciens responsables. Dans le deuxième cas, l'impunité de Bouteflika sera confirmée. Une impunité inexpliquée qui laisse penser que l’ancien président est protégé. Ces zones d’ombre trouveront peut-être des réponses dans le deal qui a amené à sa démission. Bouteflika a-t-il eu des garanties de ne pas être inquiété en contrepartie de sa démission ?

Lire aussi : Procès pour corruption en Algérie : Qui protège Abdelaziz Bouteflika ?

 

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