Plusieurs détenus d'opinion incarcérés à la prison d'El Harrach ont été libérés aujourd'hui, jeudi 2 janvier, à leur tête le Moudjahid Lakhdar Bouregâa. Elle serait une décision politique du chef de l'Etat Abdelmadjid Tebboune. En effet, contrairement à d'autres détenus qui ont purgé leurs peines, ceux qui sont sortis n'ont pas été encore jugés. Parmi eux, le cadre du Front des Forces Socialistes (FFS) et activiste du Rassemblement Action Jeunesse (RAJ), M. Ahmed Hmimi Bouider.
La décision serait politique, de provenance de la présidence de la République. Le chef de l'Etat Abdelmadjid Tebboune aurait trouvé un compromis avec le haut commandement de l'armée pour procéder à des mesures d'apaisement Une condition sine qua non du mouvement de contestation populaire dit Hirak, pour entamer le dialogue avec le pouvoir algérien.
Plusieurs autres libérations attendues
Nous apprenons en mettant en ligne cet article que l'activiste Samir Belarbi a également été libéré. Des informations laissent croire que Karim Tabbou et Fodil Boumala seront également libérés incessamment. Plus de 300 détenus d'opinion ont été incarcérés suite à leur militantisme dans le cadre du mouvement contestataire qui a suivi l'annonce de la candidature de Abdelaziz Bouteflika pour un cinquième mandat.
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« Ils étaient incarcérés par téléphone et libérés par téléphone »
Selon un avocat d'un détenu d'opinion qui a requis l’anonymat, « la libération des activistes du Hirak a été similaire à leur embastillement. Ils étaient arrêtés suite à un appel téléphonique et libérés par un autre appel. Ils ont le droit d'exiger réparation ».
Le même avocat explique que cette décision politique ne peut pas être une grâce présidentielle. « Les détenus libérés n'ont pas encore été jugés. Le président ne peut gracier que des prévenus définitivement condamnés. La question se pose sur ceux qui étaient injustement condamnés et emprisonnés pendant plusieurs mois » indique-t-il.
La feuille de route du pouvoir a été achevée
Le pouvoir algérien a pu ainsi achever sa feuille de route pour se régénérer. L'organisation du scrutin présidentielle et l'élection d'un président de la République était l’étape ultime avant de tenter d'ouvrir un dialogue avec le Hirak et négocier en position de force. L'embastillement des activistes et figures du Hirak visait à la fois à faire passer cette feuille de route avec moins de contestation et utiliser leur libération comme un moyen de pression.
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