L'Algérie est un pays à « risque élevé », selon une compagnie française

Port algérien et le logo de la Coface

La compagnie française d'assurances pour le commerce extérieur (Coface) a maintenu l’Algérie dans la zone réservée aux pays qui représentent un risque élevé pour les affaires. L’assureur a publié, mardi 4 février, son guide sur les risques qu’encourent les investisseurs dans différents pays.

Ainsi, l’Algérie reste dans la zone rouge pour l’assureur français. Le pays est toujours dans la catégorie C à cause de perspectives économiques et financières peu reluisantes, selon la Coface. Ce classement relève le manque de confiance de l’assureur français en l’économie algérienne. Il traduit aussi le contexte actuel que traverse le secteur des hydrocarbures. En effet, ce dernier, qui est le moteur de l’économie algérienne, souffre d'un contexte de croissance mondiale surtout avec l'épidémie de coronavirus, qui a plombé l’économie chinoise.

Le contexte politique défavorable à la croissance

La Coface indique que « le contexte politique peut être instable et l’environnement des affaires comporte d’importantes lacunes ». L’assureur ajoute dans son rapport que l’économie algérienne a connu un « ralentissement de la croissance en 2019, estimée à seulement 0,8%,». Il signale aussi que l’Algérie est « pénalisée par l’incertitude politique et la persistance des difficultés du secteur des hydrocarbures » .

Par ailleurs, la Coface prévoit un léger rebondissement de l’économie algérienne pour l’année en cours avec des perspectives peu favorables concernant les prix du pétrole. L’assureur français explique, en outre, que le pays connaîtra un « déclin progressif de la production de pétrole et de gaz, imputable à l’épuisement des champs et aux infrastructures vieillissantes. La croissance de la consommation domestique de gaz naturel devrait continuer à peser sur l’évolution des recettes d’exportations ».

Les investisseurs hésitants face à la résistance de la rue

Quant à l’adoption de la nouvelle loi sur les hydrocarbures et la suppression de la règle 51/49 dans certains secteurs, l’assureur-crédit estime qu’elles ont un apport positif sur l’investissement privé. Néanmoins, la Coface souligne que « les investisseurs risquent de se montrer hésitants face à la résistance de la rue à l’égard de ces textes et, plus globalement, au climat politique incertain ». La compagnie d’assurance ajoute que « l’activité du secteur privé local devrait également continuer d’être perturbée par les changements abrupts dans l’encadrement et la gestion des entreprises provoqués par les enquêtes anti-corruption ».

L'élection présidentielle n'a pas réglé définitivement la crise

Pour l’assureur français, « l’élection présidentielle du 12 décembre dernier ne semble pas offrir un règlement définitif à la crise politique qui secoue le pays », indiquant que les « les tensions politiques et sociales sont susceptibles de rester élevées. La prévalence de la pauvreté, le manque d’opportunités d’emplois et le contexte économique difficile alimenteront probablement aussi le mécontentement ».

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