Coronavirus en Kabylie : Graves révélations d'un maire

Le maire de Timizart en Kabylie, Lounes Djouadi, avec le virus Covid-19 ou coronavirus

C'est un véritable cri de détresse qu'a lancé le maire d'une localité en Kabylie. Le décès vendredi 20 mars d'une femme à l'hôpital de la ville côtière d'Azeffoun a fait réagir le mairie de Timizart, dans la wilaya de Tizi Ouzou, qui a fait de graves révélations sur l'attitude des autorités sanitaires autour de cette mort causée par le coronavirus.

Pour Lounes Djouadi, le maire de Timizart, d'où est originaire la femme décédée (village Mira, plus précisément), ce décès "a mis a nu le système de santé, de solidarité et de communication de toute la wilaya avec ses différentes institutions". D'où sa décision d'alerter l'opinion publique nationale qu'il appelle à ne pas compter sur l'Etat. Et pour cause, "ce premier décès au niveau de la wilaya a démontré que cette pandémie peut anéantir toute l’Algérie", affirme d'un ton grave le premier magistrat de Timizart.

Mais quelle mouche a donc piqué le président de l'APC Lounes Djouadi ? En fait, c'est ce qui a été fait avant et après le décès de Madame Z. D. qui a fait sortir de ses gonds le maire en question. Il raconte : "La défunte a été contaminée, d'après les dires de ses proches, à Kouba (Alger), au quartier dit "Quatre chemins" lors d'une visite chez sa sœur malade (décédée par la suite). Revenue à Mira, elle est restée 3 à 4 jours à la maison, donc elle a eu énormément de visites, de sa famille, des proches et des citoyens du village".

Les interrogations du maire

Aussi, il fait savoir que la défunte a été évacuée à deux reprises vers la polyclinique d'une commune voisine, Aghribs, toujours en Kabylie. Il s'interroge ensuite sur le nombre de contacts qu'elle a eus depuis tout ce temps. Surtout qu'après l'annonce de son décès, de nombreuses personnes du village et des villages voisins se sont présentées à son domicile.

"Malgré tout cela, aucune prise en charge réelle des services de la santé, aucun suivi psychologique, ni même une petite commission de sensibilisation ne s'est senti obligée de se présenter au village, qui vit actuellement dans une panique générale", déplore le maire de Timizart qui dénonce l'absence d'une brigade qui suivrait le parcours de la défunte dans le cadre de ce qu'on appelle une enquête épidémiologique.

Les révélations du maire concernant l'hôpital d'Azeffoun

Pire encore, à la publication de sa réaction sur son compte Facebook dans la soirée de vendredi 20 mars, le maire de Timizart affirmait que la famille de la femme décédée n'avait pas pu récupérer le corps de la défunte à l'EPH d'Azeffoun. "D'après la déclaration de son fils Hocine Z., le directeur de l'EPH d'Azeffoun était absent, aucune ambulance n'a été mise à la disposition de la famille malgré la présence des services de sécurité et de la protection civile", indique Lounes Djouadi, qui dénonce aussi le fait que "le personnel avait même refusé d'accéder à la morgue pour la mettre dans un fourgon".

"Cet appel est destiné aux plus hauts responsables pour qu'ils sachent que tout ce qu'ils nous racontent sont des mensonges, et que derrière les beaux discours, à la base, c'est vraiment une catastrophe", conclut le maire de Timizart avec une certaine amertume conjuguée à de la colère à l'égard des autorités sanitaires.

Lire aussi : Coronavirus : Un laboratoire de dépistage sera installé à Tizi Ouzou

 

Laisser un commentaire

Retour en haut
Share via
Copy link