Le maire d'une commune de Kabylie porte de graves accusations contre le chef de la brigade de Gendarmerie de sa circonscription. Il s'agit de Lounes Djouad, P/APC de Timizart, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Il accuse ce chef de la brigade de Gendarmerie d'avoir détourné un camion chargé de semoule destiné à certains villages de la municipalité.
Cette sortie succède à celle d'un élu de l'APW de la même wilaya qui a dénoncé la gestion du dossier de distribution de la semoule par le directeur du commerce de Tizi Ouzou. « Je tiens à dénoncer avec force les agissements du chef de la brigade de Gendarmerie de Timizart et ses relais qui ont créé une zizanie au niveau de la commune », écrit le maire, dans une déclaration postée sur sa page Facebook mercredi 22 avril.
Et d'expliquer : « Un programme de distribution de la semoule a été établi par les élus, en collaboration avec les comités des villages (...) Et voilà que le chef de brigade s'en mêle et détourne un camion destiné aux villages Ibdache, Nezla, Igherbiene et Bouyendour ( Abizar ), 100 sacs chacun ». Le premier magistrat de cette municipalité, qui estime que « ce détournement a été opéré sans que l'APC ne soit au courant ». « Nous ne pouvons nous taire devant des agissements mesquins », a-t-il ajouté.
Une journée plus tôt, soit mardi, l'élu à l'APW Ferhat Sadoud avait accusé le directeur du commerce de la wilaya de Tizi Ouzou de gérer « de manière bureaucratique et tendancieuse la crise dite de la semoule, où l'opacité et le népotisme sont les maîtres mots ». Expliquant que « certaines communes de notre wilaya ont eu un quota supérieur au détriment d'autres communes, et ce, par téléphone... toujours ce maudit téléphone ».
Le même élu explique : « Nous nous sommes déplacés à la minoterie de Baghlia pour vérifier les quantités livrées pour le compte de notre wilaya. Là aussi, au népotisme, on rajoute le mensonge. Et pour cause, le directeur du commerce nous a certifié que la wilaya de Tizi Ouzou reçoit 400 quintaux/jour, alors que le responsable de la même minoterie nous a révélé que le vrai chiffre est 1 000 quintaux /jour ».
La crise de la semoule, engendrée par la crise sanitaire due au coronavirus, ne semble pas près de s'estomper, malgré les assurances du ministère du Commerce quant à la disponibilité en quantité suffisante de ce produit subventionné.
