Algérie-Liban : Les graves accusations d'une députée libanaise contre Sonatrach

Algérie-Liban : Les graves accusations d'une députée libanaise contre Sonatrach

L’affaire du carburant défectueux au Liban ne cesse de livrer de nouveaux secrets qui risquent d’épingler de plus en plus, l’entreprise nationale Sonatrach et plusieurs de ses collaborateurs. Jeudi dernier,  c’est la députée Paula Yacoubian, membre du Parlement libanais issue de la société civile, qui a dénoncé « le secret intrigant » entourant le contrat passé entre l'Etat libanais et l'entreprise publique algérienne.

Les scandales de corruption ne semblent plus en finir avec le géant pétrolier algérien. L’affaire du carburant défectueux qui ébranle le Liban depuis quelques jours, prend l’allure d’un véritable scandale impliquant Sonatrach. La presse libanaise cite la société algérienne et sa filiale londonienne SPC-BVI, comme partie prenante.

S’expriment jeudi dernier, lors d’une conférence de presse au Parlement, Paula Yacoubian indique que « le dossier du carburant défectueux est un énorme scandale, documenté par de nombreux rapports », dénonçant au passage certaines parties qui « commencent à œuvrer pour l’enterrer. » Paula Yacoubian a émis des soupçons sur la nature du contrat classé « secret » depuis 2005, entre Sonatrach et l’Etat libanais. Elle mentionne que ce fameux contrat est renouvelable chaque 3 ans. La filiale londonienne, Sonatrach Pétrolier Corporation (PSC BVI) a été largement citée dans ce scandale qui risque de livrer tous ses secrets.

L’ombre de Chakib Khalil et Farid Bedjaoui

La députée indépendante a notamment ciblé Farid Bedjaoui qui avait été naturalisé libanais en 2018 alors qu’il était impliqué dans plusieurs dossiers de corruption dans l’affaire Sonatrach – Saipem. « Il y a un mandat d’arrêt qui a été lancé à son encontre. Il est poursuivi en Algérie et en Italie et je ne sais pas s’il l’est aussi dans d’autres pays. Il a bénéficié de la nationalité libanaise en 2018 et il se dit que la sûreté générale a informé la présidence de la République que cet homme est sous le coup de poursuites, qu’il y a un mandat d’arrêt lancé contre lui, et malgré cela on a insisté pour sa naturalisation », a-t-elle déclaré.

Paula Yacoubian  fait aussi référence à Chakib Khalil, ancien ministre algérien de l'Energie. « En 2002 et 2003, il (Farid Bedjaoui, Ndlr) était ici au Liban, l’ancien ministre de l’Énergie algérien Chakib Khelil était lui aussi ici. En 2005 le contrat entre Sonatrach et VI a été signé, le contrat est resté secret », a précisé la députée.

Entretien entre l’ambassadeur d’Algérie au Liban et le ministre de l’Énergie libanais

Le 3 mai, le ministre libanais de l’Énergie et de l’Eau, Raymond Ghajar, s’est entretenu avec l’ambassadeur algérien au Liban, Abdelkrim el-Rakaybi, sur le sujet des deux cargaisons de carburant défectueux livrées à Électricité du Liban (EDL).

Durant la même semaine, des poursuites judiciaires ont été engagées contre dix compagnies d’hydrocarbures pour « détournement de fonds publics et enrichissement illicite ». Il s’agit, selon le journal libanais  l'Orient-Le-Jour, de Total Liban, Mediterranean Petroleum Company, Coral Oil Company, Wardieh, Liquigaz, Uniterminals, Issa Petroleum, Global Petrol Energy Compagny, Arabian Petroleum Compagny, Medco.

Selon la même source, le premier juge d’instruction du Mont-Liban aurait émis mardi 5 mai un mandat d’arrêt contre le représentant de Sonatrach au Liban, Tarek Fawal. Chose que la société nationale des hydrocarbures a formellement démentie, via un communiqué. Affirmant que l’entreprise n’a aucun représentant au Liban et que la personne nommée, est un agent maritime indépendant, œuvrant pour le compte de SPC.

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