Le projet de révision de la Constitution en Algérie anime la scène politique depuis quelques jours. Parmi les points qui chauffent les débats, la disposition permettant aux troupes l'Armée algérienne (ANP) d'intervenir à l'étranger. La dite disposition ne fait en effet pas l'unanimité au sein de la classe politique algérienne. L'état-major de l'armée a rompu le silence mardi 19 mai et s'est exprimé sur le sujet.
Intervenant sur le plateau de la télévision publique, le lieutenant-colonel Mustapha Merah, de la direction de la communication, de l’information et de l’orientation de l’ANP, a soutenu qu'en réalité « la constitutionnalisation de l’envoi de troupes de l’Armée nationale populaire à l’étranger est une protection pour l’armée ».
Et d'expliquer : « C’est une protection parce qu’elle s’appuie dans cette question sur la volonté populaire qui est incarnée par le Parlement, avec ses deux chambres ». Ajoutant dans le même sillage que « cette disposition ferme la porte à toute action en dehors du cadre de la Constitution. Cet amendement signifie que c’est la volonté populaire qui est souveraine, et c’est elle qui décide ».
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Ce que prévoit le projet de la révision de la constitution
Mustapha Merah a indiqué par ailleurs que l'armée algérienne n'interviendra pas dans des conflits qui ne concernent pas l'Algérie. Il a également affirmé que l'ANP « ne renoncera pas aux principes et valeurs de la glorieuse révolution de novembre, principes qui ont fait la fierté de l'Algérie », soulignant que « l'Armée nationale populaire continuera à être la protectrice du pays et du peuple ».
Le PT s'oppose
Parmi les partis politiques qui ont critiqué cette disposition, il y a le Parti des travailleurs (PT) qui parle d'une « dérive sans précédent », dans un communiqué rendu public dernièrement. « Mais qu’est-ce qui motiverait une telle aventure, celle de transformer notre Armée nationale en une armée supplétive des armées des grandes puissances alors que le président Tebboune lui-même avait écarté cette option de manière catégorique quelques jours auparavant ? Qui peut accepter la destruction de notre identité par l’abandon des principes qui ont guidé notre politique étrangère dans sa globalité (diplomatique et militaire) des principes qui ont préservé notre souveraineté et notre indépendance », écrit-il.
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