L'eurodéputé EELV Damien Carême a plaidé, vendredi 22 mai, pour une régularisation des sans-papiers en France, dont des Algériens, «de manière pérenne», rapporte l’Agence française de presse (AFP). Le député demande aussi la fermeture des centres de rétention administrative (CRA) qui regroupent les sans-papiers, en vue de leur expulsion.
Damien Carême a ainsi réclamé la régularisation de façon permanente des étrangers se trouvant en situation irrégulière sur le sol français. « On voit bien toutes ces personnes qui sont en errance, c'est abominable », s'est-il désolé. Et d'ajouter : « On pourrait dire qu’on régularise de manière pérenne. Cela soulagerait l’administration, économiserait des fonds publics ».
En déplacement vendredi au Centre de rétention administrative (CRA) de Oissel, en Seine-Maritime, M. Carême a de nouveau appelé à la fermeture des CRA. Il a montré toute sa solidarité avec les migrants qui se trouvent dans des centres avec « des grilles sur les fenêtres à l'extérieur et à l'intérieur, des barbelés autour des cours ». Des conditions qui créent « un climat d'angoisse pour des gens qui ne savent pas ce qu'ils vont devenir », a expliqué l'élu à l'AFP, déplorant des « problèmes sanitaires et humanitaires ».
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La France refuse la régularisation temporaire des sans-papiers dont les Algériens
Le débat sur la régularisation des sans-papiers, notamment algériens, fait beaucoup de bruit en France. Jeudi 14 mai dernier, le député M'Jid El Guerrab avait proposé la régularisation temporaire mais renouvelable des étrangers en situation irrégulière en France. « Le ministre de l’Agriculture appelle à 200 000 étrangers pour travailler et vous avez 200 000 à 300 000 sans-papiers en France. Il faut essayer de faire que tout le monde soit gagné dans cette histoire», avait proposé El Guerrab.
Néanmoins, le gouvernement français a catégoriquement rejeté cette proposition. Le ministre français de l’Intérieur, Christophe Castaner, a souligné qu’il s’agit d’une mesure forte que le gouvernement ne prendrait pas. Et cela en dépit des besoins recensés dans le secteur de l’agriculture, déclaré en pénurie de main-d’œuvre à cause du coronavirus. De leur côté, certains parlementaires ont indiqué que « ce n’est pas sérieux » de « régulariser 300 000 personnes par un simple amendement ».