Noureddine Morceli vient de jeter un véritable pavé dans la mare. Le désormais ex-secrétaire d'Etat chargé du sport d'élite a affirmé qu'il ne disposait pas de la marge de manœuvre nécessaire pour mener à bien sa mission. Une sortie qui jette le doute sur les raisons de son éviction de son poste- six mois seulement après sa prise de fonction- et surtout sur les prérogatives accordées à certains hauts responsables.
Il faut dire que l'éviction de Noureddine Morceli de la tête du secrétariat d’Etat chargé du sport d’élite en a surpris plus d'un. Cela dans la mesure où le champion du monde des 1 500 mètres n'a même pas eu le temps d'apporter sa contribution au sport algérien.
En cause, le laps de temps très réduit qu'il a passé au sein du gouvernement Djerad a été marqué par un arrêt quasi entier du sport, non seulement en Algérie, mais un peu partout dans le monde, à cause du coronavirus. A vrai dire, Noureddine Morceli n'a même pas eu le temps de tâter le terrain pour être jugé pour son travail. C'est qui suggère que les raisons de son limogeage sont ailleurs.
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« Poings et mains liés »
Le concerné n'a d'ailleurs pas caché son amertume. « Lorsque l’on nomme une personne dans un poste sensible, que ce soit dans le domaine culturel, sportif ou autre, il faut lui accorder les prérogatives nécessaires pour qu’elle puisse développer son secteur », a-t-il déclaré sur le plateau de la chaîne El Hayat TV. Pour lui, ces prérogatives « sont la clé de la réussite », car, estime-t-il, un « intermédiaire ne peut rien faire ».
« En tant que secrétaire d’État, je n’avais pas les prérogatives nécessaires pour réussir ma mission », a-t-il regretté. Il faut dire que ce n'est pas la première fois que l'ancienne star du demi-fond fait ce genre de déclarations. Le 15 avril dernier, il faisait état d'un blocage qui l'empêchait d'aller de l'avant, au journal El Watan. « J’ai été nommé par le président de la République non pour me rouler les pouces, mais pour mener à bien ma mission. Malheureusement, je constate qu’il y a blocage », avait-il dénoncé.
« J’ai des défis à relever, ainsi que des ambitions. J’ai accepté cette fonction pour laisser mon empreinte et non pas pour le statut de secrétaire d’Etat. Il y avait des ennemis de l’Algérie dans les années 1990, et l’Algérie a encore des ennemis qui n’ont rien à voir dans le domaine du sport. J’ai des prérogatives et des moyens limités et donc je ne peux rien faire» , avait-il encore soutenu. Pour certains, Noureddine Morceli a payé le prix de son franc-parler.
Des idées pour Souakri ?
Ces déclarations pourraient inspirer sa remplaçante et la tout aussi expérimentée dans le sport, Salima Souakri. Cette dernière a été invitée par le président de la République, dimanche, à « élaborer une feuille de route devant permettre la découverte de talents sportifs ».
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Abdelmadjid Tebboune avait, en effet, insisté lors du dernier Conseil des ministres sur la découverte de nouveaux talents dans le domaine sportif « depuis l’école primaire, pour former une nouvelle génération de l’élite sportive susceptible de redonne au pays son ancienne gloire ».
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