Des centaines de sans-papiers algériens sont enfermés en France dans des centres de rétention administrative (CRA) dans des conditions précaires. L’association d’aide aux migrants La Cimade dénonce des « placements abusifs » alors que les expulsions sont suspendues, en raison de la pandémie de coronavirus.
Selon Paul Chiron, responsable du soutien juridique à la Cimade, "les centres sont remplis d'Algériens mais les frontières de leur pays sont toujours fermées". Le responsable souligne que "de nombreux pays gardent encore leurs frontières fermées ou imposent d'importantes restrictions de voyage en raison du Covid-19, pourtant nombre de migrants sont maintenus dans les centres français de rétention administrative (CRA)", signale le militant.
En théorie, les sans-papiers sont retenus dans les centres de rétention administrative en France, pour une durée maximum de 90 jours, en attendant un renvoi vers leurs pays d'origine. Mais selon La Cimade, "l'enfermement en rétention est détourné de son objet légal dans une logique punitive participant à la criminalisation des personnes étrangères", déplore l'organisation.
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L’association d’aide aux migrants prévient contre "la tension qui monte dans les CRA où le climat est explosif avec la période estivale". Elle dénonce ces "placements abusifs" qui provoquent un sentiment d'injustice chez les sans-papiers enfermés. Ce sentiment d’injustice "se traduit par des actes extrêmes qui se multiplient, tels que des automutilations, des grèves de la faim, des départs de feu etc.", décrit l'association dans son communiqué.
Par ailleurs, La Cimade rappelle que dans le contexte sanitaire actuel, des sans-papiers "sont ainsi enfermés pendant des semaines puis ressortent finalement libres, avec obligation de quitter le territoire français (OQTF). Pour Paul Chiron, cette mesure est ubuesque. "Comment pourraient-ils rentrer dans leur pays alors que les vols sont restreints voire inexistants ?", s'interroge-t-il.
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