Algérie-France : Les révélations surprenantes d'Alexandre Djouhri sur Bouteflika

Alexandre Djouhri-Abdelaziz Bouteflika

Le politologue, chercheur en histoire et enseignant à Paris Naoufel Brahimi El Mili est revenu dans un témoignage sur les relations qu'entretenait l'homme d'affaires Alexandre Djouhri avec l'ancien président déchu Abdelaziz Bouteflika. Dans ce témoignage publié par le quotidien Le Soir d’Algérie ce mardi 11 août, le chercheur a fait savoir que l'homme d'affaires Alexandre Djouhri lui avait révélé que l'ex-président algérien était habité d’un égoïsme absolu, doublé d’un esprit de vengeance.

Alexandre Djouhri affirme dans son témoignage livré à l'historien qu" il n’était pas le seul homme d’affaires de France à le soutenir (Bouteflika, Ndlr). Des capitaines d’industrie dans l'Hexagone se sont aussi mobilisés". Il ajoute concernant son soutien à Abdelaziz Bouteflika : « Aujourd’hui, je ne veux pas parler d’argent. En 1999, j’étais convaincu qu’un homme brillant mais humilié lors de sa traversée du désert ne pouvait être qu’un grand défenseur de la justice et de l’équité. Le but de notre groupe d’amis part du principe que l’Algérie peut exporter beaucoup de produits autres que le gaz et le pétrole. Nous avons réfléchi à des accords économiques afin d’investir dans le pays et le rendre autonome ».

L'homme d'affaires ajoute : « Le temps passe et je constate que la stratégie industrielle n’est pas au centre des préoccupations présidentielles. Je n’ai pas tardé à réaliser que dès le costume présidentiel mis sur ses épaules, il était vite habité d’un égoïsme absolu, doublé d’un esprit de vengeance. Il avait mis l’intérêt du pays dans un angle mort".

Alexandre Djouhri révèle également avoir contribué au rapprochement entre l’Algérie et la France. « A travers mes amitiés avec l’ancien président de la République française, Jacques Chirac, j’ai contribué à des rapprochements entre les deux pays », affirme-t-il.

Le général Toufik ne fait rien dans le dos de Bouteflika

Alexandre Djouhri révèle que lorsque le général Toufik, patron des services des renseignements, a pris quelques jours de congé en Corse, en 2008, il a demandé à le voir. Le responsable des services français Bernard Squarcini était chargé d’arranger cette rencontre. L'homme d'affaires devait venir le plus tôt possible car le général Toufik n’était en Corse que pour quelques jours.

Djouhri affirme qu'à la dernière minute, Bernard Squarcini l'appelle de nouveau pour décommander. « Toufik ne peut plus te rencontrer, il est fatigué, ça sera pour une autre fois » lui a-t-il annoncé.

L'homme d'affaires indique que quelques jours plus tard, Squarcini lui avoue dans une rencontre, en tête-à-tête que « Toufik avait reçu l’ordre de son président de ne pas (le) rencontrer ». Alexandre Djouhri affirme à partir de là que "le général Toufik ne fait rien dans le dos de Bouteflika, d’une part, et d’autre part, que le chef de l’État est particulièrement paranoïaque si ce n’est « ingrat ».

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