Le bâtonnier d’Alger, Abdelmadjid Selini, a encensé l'ancien président Abdelaziz Bouteflika dans une émission du Soir d’Algérie, diffusée ce dimanche 23 août. Il a affirmé que l'ancien président avait donné les moyens aux avocats pour exercer leur travail en toute liberté. Il s'est également prononcé contre le jugement de Abdelaziz Bouteflika, évoquant le respect des institutions.
Ainsi, le bâtonnier, qui en est à son cinquième mandat successif à la tête du Conseil de l'ordre des avocats d'Alger, a affirmé :"Je concéderai, en toute honnêteté, au président déchu que, pour la profession d'avocat, peut-être par amour ou aspiration de pouvoir être avocat, il a toujours été de son côté. C'est un témoignage objectif que je fais" .
Selini ajoute :"Chaque fois que cette profession a été dans des moments difficiles, le président a été aux côtés de cette profession. Il est vrai que notre justice a eu un certain nombre d’acquis positifs. Il s'agit essentiellement de la formation. Le produit n'est pas à chaque fois utilisé à bon escient. La justice a été suffisamment maîtrisée et outillée pour qu'elle ait un autre rendement de qualité et crédibilité". Il conclut, dans ce chapitre, que malgré tout ça, "la justice n'est pas arrivée au stade estompé".
Oui, il existe des détenus d'opinion en Algérie
Concernant les détenus d'opinion en Algérie, Me Sellini est catégorique :"Oui, il y a des détenus d'opinion en Algérie, même si on refuse cette appellation, ils existent, c'est vrai". Il ajoute : "Ceux qui expriment d'autres positions, d'autres approches ne sont pas écoutés. Aujourd'hui, nous n'acceptons pas les autres approches". Le bâtonnier explique :"Il est vrai que nous traversons une étape difficile mais cela ne doit pas nous amener à prendre des décisions qui ont des répercussions sur l'avenir du pays".
Contre le jugement de Bouteflika
Par ailleurs, Selini s'est opposé au jugement de Abdelaziz Bouteflika. Il a affirmé :"Je suis contre un procès de Abdelaziz Bouteflika quel que soit x. Il a été président de la République, nous devons, quel que soit x, respecter nos institutions".
Il conclut: "Si on doit rendre des comptes, on peut rendre des comptes autrement, pas dans le cadre d'un emprisonnement. Ça ne servirait strictement à rien du tout parce que nous allons remettre en cause tout un passé et toute une gestion de notre pays, alors qu'on peut tourner la page autrement. Je ne pense pas que le fait de traîner en justice Abdelaziz Bouteflika sera positif à notre pays".
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