Algérie : Naïma Salhi sera-t-elle jugée pour incitation à la haine ?

La députée et présidente du Parti de l’équité et de la proclamation (PEP), Naïma Salhi, aurait été entendue par la Gendarmerie nationale dans le cadre de la plainte déposée contre elle pour « incitation à la haine raciale » et « appel au meurtre ». C'est ce qu'ont fait savoir, jeudi 10 septembre, les trois plaignants, qui ont intenté cette action en justice il y a plus d'une année (9 juin 2019).

Naïma Salhi a été entendue par la brigade de recherche de la gendarmerie de Cheraga (Alger), précisent le militant politique Salim Chaït et les deux avocats Kader Houali et Sofiane Dekkal, dans un communiqué conjoint largement partagé sur les réseaux sociaux. "Convoquée depuis quelque temps par la brigade de sa circonscription, elle a fini par se présenter pour qu’elle soit entendue, cette semaine, dans les faits qui lui sont reprochés", précisent-ils.

Pour les trois plaignants, qui rappellent qu'ils ont été également entendus par les gendarmes de la même brigade mars dernier, "cette convocation, qui intervient après plus d’une année du dépôt de notre plainte, découle de la volonté du pouvoir politique d’en finir avec cette délinquante politique qui devient trop encombrante". Ils estiment que "le procès de la présidente du PEP ne sera qu’une question de jours".

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"La balle est dans le camp du ministre de la Justice"

"La balle est dans le camp du ministre de la Justice qui devra accélérer la procédure de levée de l’immunité parlementaire contre Naïma Salhi", ajoutent-ils. Les deux plaignants font remarquer qu'à l’accusation de racisme, Naïma Salhi sera aussi interrogée sur son siège de député "grassement offert par le régime dans la wilaya de Boumerdes alors qu’elle n’en était même pas résidente".

Les deux avocats et le militant politique tiennent à réitérer leur détermination à aller jusqu'au bout de leur plainte. "Nous tenons à rappeler notre détermination à aller au bout de notre engagement pour que cette plainte aboutisse à un procès, quel que soit le temps que ça prendra, pour que cette délinquante politique serve d’exemple aux égarés de la politique, leur rappelant que le racisme n’est pas une opinion, mais un délit passible de justice", concluent-ils.

Naïma Salhi dément

Naïma Salhi n'a pas tardé à réagir. Sur sa page Facebook, la présidente du Parti de l’équité et de la proclamation a démenti cette information "qui n'a aucun fondement", écrit-elle. Elle se contente de rassurer ses partisans qui "se sont inquiétés" pour elle.


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