Algérie : La fermeture des frontières est-elle une mesure efficace ?

Contrairement à certains de ses pays voisins, l’Algérie connaît une décrue des contaminations au coronavirus ces dernières semaines. Certains commencent à envisager un déconfinement total et une réouverture progressive des frontières du pays. Toutefois, le Comité scientifique en charge de la lutte contre le coronavirus préfère temporiser.  

Le professeur Salah Lellou, chef du service de pneumologie de l’Établissement hospitalier-universitaire d’Oran (EHUO), estime que ce qui a protégé l’Algérie d’une vague contaminations à grande échelle, « c’est la fermeture des frontières ».

« Si vous voyez les pays qui ont rouvert leurs frontières, les contaminations ont repris. À l’instar des Tunisiens qui étaient les moins touchés en s’y préparant bien, en prenant des mesures comme la fermeture des frontières. Mais dès qu’ils ont ouvert à nouveau; les cas ont commencé à augmenter », explique le scientifique dans un entretien accordé au site francophone TSA. Et d’ajouter : « En ce qui nous concerne, heureusement que les frontières de l’Algérie sont toujours fermées et les ressortissants rapatriés ont été bien pris en charge ».

Par ailleurs, le professeur pense que « tant qu’il y a une flambée en France, en Espagne, au Maroc et en Tunisie, des pays avec lesquels nous avons le plus de contacts, je pense que c’est prendre un risque que de procéder à la réouverture des frontières ».

Pour le Pr Salah Lellou, s’il y a une réouverture totale, les choses vont être difficiles. « Je pense que le maintien des frontières fermées en est une des raisons, parce qu’on remarque que beaucoup de gens ne respectent pas les gestes barrières », a-t-il précisé.

Les autorités algériennes, elles, sont radicales : la réouverture des frontières de l’Algérie est catégoriquement écartée. Le ministre algérien de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, a expliqué, la semaine dernière, que l’Etat préférait miser sur la prudence. Il souligne qu’on ne peut pas se permettre de rouvrir l’espace aérien, car « si l’Algérie rouvre les frontières, un grand nombre de personnes va rentrer, et la pandémie risque de se propager encore ».

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