Le président de la République française, Emmanuel Macron, a appelé, dans un discours prononcé ce vendredi 2 octobre aux Mureaux (Yvelines), à « libérer l’islam des influences étrangères ». Le chef de l’Etat compte s’attaquer « au séparatisme islamiste ».

Dans un message au peuple français, le président Emmanuel Macron conseille de ne pas « tomber dans le piège de l’amalgame tendu par les polémistes et les extrêmes qui consisterait à stigmatiser tous les musulmans ». Le président a appelé à « libérer l’islam en France des influences étrangères » en s'attaquant non pas aux musulmans, mais « au séparatisme islamiste ».

Selon Emmanuel Macron, « l’islam est une religion qui vit une crise aujourd’hui partout dans le monde. Nous ne le voyons pas que dans notre pays. C’est une crise profonde liée à des tensions entre des fondamentalismes, des projets religieux et politiques qui conduisent à un durcissement très fort ».

Emmanuel Macron met l’accent sur « l’islamisme radical »

D'après Emmanuel Macron, la France doit s'attaquer à ce qu'il a appelé le « séparatisme islamiste ». « Il y a dans cet islamisme radical, puisque c’est le cœur du sujet, une volonté revendiquée d’afficher une organisation méthodique pour contrevenir aux lois de la République et créer un ordre parallèle d’autres valeurs, développer une autre organisation de la société », a-t-il expliqué.

Le président français a évoqué « le terreau » dans lequel ce « séparatisme islamiste » s’est formé, rappelant « les insuffisances de notre politique d’intégration » et dénonçant « la ghettoïsation » des quartiers, où « la promesse de la République n’a plus été tenue ».

Macron évoque la guerre d'Algérie

Le chef de l'Etat français a en outre abordé lors de la même allocution une série de mesures dans le cadre du projet de loi prévu pour le début du mois de décembre prochain. Un projet de loi qui, « 115 ans après l’adoption définitive de la loi de 1905, visera à renforcer la laïcité, à consolider les principes républicains ». Parmi ces mesures : l’instruction scolaire à domicile sera « strictement limitée » au profit de la fréquentation obligatoire de l’école dès l’âge de 3 ans, et les établissements hors-contrat subiront des contrôles renforcés.

Par ailleurs, Emmanuel Macron est revenu sur la question du « passé colonial » de la France, ainsi que sur certains « traumatismes » qui n’ont « toujours pas été réglés avec des faits fondateurs dans la psyché collective », en évoquant la guerre d'Algérie. « Nous ne le terrasserons pas en un jour mais c’est ensemble que nous devons, dans un réveil républicain, nous opposer à ceux qui veulent nous séparer », a estimé le chef de l’Etat.

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