Algérie : Karim Tabbou dénonce le statu quo et charge le pouvoir

Photo : Karim Tabbou

Le porte-parole de l'Union démocratique et sociale (UDS, parti non-agréé), Karim Tabbou, a dressé, mercredi 16 décembre un tableau sombre de la situation politique, économique et sociale qui prévaut en Algérie. Dans une conférence de presse animée à Alger, il considère que le statu quo demeure entier et que rien n'a changé par rapport aux années précédentes.

"Une année après le coup de force électoral du 12 décembre 2019, notre pays est plongé dans une crise politique profonde. L’impasse est totale et les risques pour l’avenir de générations entières sont réels ; blocage institutionnel, crise économique, marasme social, tous les signaux sont au rouge et le peuple algérien vit une réelle inquiétude pour son avenir", a-t-il indiqué dans sa déclaration préliminaire.

Il estime qu' "un nouvel épisode de l’ère Bouteflika est en cours avec quelques maquillages de surface". Cet état de fait, Karim Tabbou l'incombe au pouvoir qui, "au lieu d’engager le pays dans un vrai processus de transition démocratique incluant toutes les forces politiques et sociales représentatives en place,...a préféré la manœuvre et les manipulations politiciennes, n’hésitant pas à recourir à des moyens différents pour semer la division, portant ainsi gravement atteinte à l’unité et à la cohésion nationales.", explique l'ex-détenu.

Karim Tabbou ajoutera qu'au lieu de résoudre la crise, "le pouvoir s’emploie à trouver un personnel new-look pour gérer la crise et mettre en échec les espoirs de changement prôné et porté par le peuple".

"Un nouvel épisode de l’ère Bouteflika est en cours"

Le même pouvoir, estime Tabbou, au lieu d’écouter la population, "il continue de ruser, de menacer et de réprimer les militants politiques, les animateurs sociaux, les journalistes, les universitaires et toutes les franges vives de la nation".

Il faut dire que Karim Tabbou n'a pas mâché ses mots pour fustiger le pouvoir algérien. Il l'accuse d'ailleurs de faire dans "le recrutement d’une clientèle constituée de charognards en tout genre, de délateurs zélés et de corrompus aux appétits voraces et infinis [et qui] ne fera qu’aggraver la crise de confiance que vit le pays depuis des décennies".

Pour lui, l'Algérie a affaire à un système "liberticide, prisonnier de la pensée unique et qui continue de se nourrir de la corruption, la violence et la falsification politique". Karim Tabbou affirme en outre que le changement est inéluctable. "C’est pourquoi nous insistons auprès du pouvoir pour l’exhorter à arrêter de manœuvrer contre la volonté du peuple", a-t-il encore déclaré.

"Un système "liberticide, prisonnier de la pensée unique"

Il est à noter que cette conférence de presse de Tabbou a été animé conjointement avec son collectif d'avocats. Lors de leur prise de parole, ces derniers sont revenus sur les péripéties de l'arrestation de Karim Tabbou et les conditions de son emprisonnement. Ils ont tenu à souligner qu'il y avait des violations flagrantes de la loi lors de l'appréhension et à la détention du détenu politique. Ils ont d'ailleurs énuméré dix dépassements. Les mêmes avocats ont par exemple, affirmé que lors de son arrestation, le procureur de la République n'a pas été informé.

Pour le collectif, « il y avait une volonté de se venger du militant Karim Tabbou. Sinon comment expliquer le fait qu’il soit arrêté cinq mois après sa déclaration à Kherrata et l’engagement de deux poursuites à son encontre pour les mêmes faits ».

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