L'Algérie vibre de nouveau au rythme du Hirak

Le Hirak

Le peuple algérien est descendu en masse dans la rue, lundi 22 février, à l'occasion du deuxième anniversaire du mouvement de protestation populaire, plus connu sous l'appellation Hirak. Plusieurs régions et wilayas ont accueilli d'imposantes marches et des rassemblements. 

L'Algérie a vibré, lundi 22 février 2021, au rythme de plusieurs marches initiées pour marquer l'an II du Hirak. La mobilisation fut grande, des milliers de personnes ont tenu à honorer le rendez-vous. Les manifestants ont entonné pratiquement les mêmes slogans soulevés lors des différentes manifestations qui ont marqué le mouvement, plus d'une année durant.

« Système dégage », « Etat civil pas militaire », criaient notamment les protestataires. Pour les marcheurs, la situation politique du pays n'a pas grandement changé. Le statu quo demeure entier deux ans après le soulèvement populaire.

Même mobilisation, mêmes slogans

Pour autant, ce mouvement sera-t-il maintenu ? Pour plus d'un parmi les observateurs de la scène politique algérienne, la mobilisation enregistrée lundi est synonyme de la renaissance du Hirak, suspendu, pour rappel, à cause de la crise sanitaire liée au coronavirus. Les animateurs de ce même Hirak espèrent, en tout cas, que le mouvement a réussi à renaître de ses cendres et continuer la marche, entamée un certain 22 février 2019.

« La mobilisation doit être maintenue jusqu'à la satisfaction des revendications des Algériens qui aspirent à un Etat de droit, à un Etat de démocratie et de libertés », dira, d'ailleurs, Karim Tabbou, une des figures de ce mouvement.

Le régime algérien, lui, reste toujours sourd à la colère de la rue. Pour le gouvernement, le peuple n'a fait que célébrer la « Journée nationale de fraternité et de cohésion Peuple-Armée ». « En décrétant le 22 février Journée nationale de la fraternité et de la cohésion Peuple-Armée, le Président Tebboune a donné tout leur sens aux valeurs de solidarité, d'unité, de fraternité et de cohésion entre le Peuple et son Armée au service de la démocratie et du développement escompté à travers tout le territoire national », a déclaré, le jour même, le ministre de la Communication, Ammar Belhimer.

La sourde oreille du pouvoir

A entendre parler les manifestants et les représentants du pouvoir, l'on croirait qu'il ne s'agit pas du même mouvement, voire du même pays. Pour la présidente du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, le pouvoir a confisqué la victoire du peuple. Une victoire qui consiste en l'annulation du 5e mandant du président déchu, Abdelaziz Bouteflika.

« Faire barrage au 5e mandant de Bouteflika constitue la seule victoire du Hirak », estime aussi la présidente du parti l'Union pour le changement et le progrès, Zoubida Assoul. Pour nombre d'observateurs, la crise politique est loin d'être résolue en Algérie, ce qui ouvre la voie au prolongement du mouvement de protestation.

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