Plusieurs quartiers de la ville de Ouargla ont connu des échauffourées dans la soirée de dimanche 28 février. Selon le quotidien francophone El Watan, les affrontements entre manifestants et forces de l'ordre ont éclaté après la condamnation d'un activiste du mouvement populaire Hirak à une lourde peine de prison.
En effet, l'activiste, Ameur Guerrache, connu sur la place publique à Ouargla où il active depuis des années comme animateur du mouvement des chômeurs, a écopé dimanche d'une peine de 7 ans de prison ferme. Cela a vite mis le feu aux poudres dans cette région qui connaît une activité fréquente des contestataires, particulièrement les chômeurs dont le mouvement est présent dans plusieurs régions d'Algérie.
Les jeunes de la région ont ainsi usé de pneus enflammés pour barrer des routes. Pour eux, il s'agissait d'exprimer leur colère contre le verdict prononcé dans le procès de leur camarade de lutte. Aux jets de pierres et autres objets hétéroclites lancés par les manifestants, les policiers rétorquaient par des grenades à gaz lacrymogène. Les troubles ont duré plusieurs heures, selon les déclarations des gens sur place et des vidéos partagées sur les réseaux sociaux.
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Graves accusations contre Ameur Guerrache
Il faut dire que le jeune activiste de 31 ans, blogueur et poète également, était poursuivi pour des chefs d'accusation assez graves. La justice le poursuivait notamment pour incitation à des actes terroristes, apologie du terrorisme, atteinte au président de la République, incitation à attroupement et publications pouvant porter atteinte à l'intérêt national.
De nombreux citoyens de Ouargla, notamment des notables, ont lancé des appels au calme. Surtout que les éléments de la police antiémeutes ont tiré des coups de sommation lors de leurs échanges avec les manifestants. Sur les réseaux sociaux, ces appels étaient très visibles, les citoyens ayant peur d'éventuels dérapages.
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