Algérie : Vers des législatives qu'avec les anciens soutiens de Bouteflika ?

Illustration : Assemblée Populaire Nationale

Après une élection présidentielle très controversée et un référendum sur la Constitution largement boycotté, Abdelmadjid Tebboune a décidé d'organiser des élections législatives anticipées. Des joutes électorales qui font partie de la feuille de route du pouvoir pour sortir de la crise. Cependant, cette feuille de route imposée est rejetée par la rue et, notamment, par les partis d'opposition. Les législatives ne sont accueillies favorablement que par les partis ayant soutenu le président déchu, Abdelaziz Bouteflika, et une « société civile » qui a toujours « flirté » dans les cercles proches de l'ancien président.

Ainsi, dès leur annonce, ces élections n'ont suscité que l'intérêt de l'ancienne alliance présidentielle.  Le parti du Front de libération nationale (FLN), le Rassemblement national démocratique (RND), le TAJ et l’Alliance nationale républicaine (ANR) ont été les premiers à accueillir favorablement ce scrutin. Ces partis ont décidé de participer à ces joutes sans même attendre l'avis de leurs bases.

Les soutiens de Bouteflika entament la course

Dans ces élections auxquelles les cadres de ces partis ne pourront pas participer à cause de la loi électorale qui exclut ceux qui ont déjà fait deux mandats à l'APN, la « société civile » est appelée à la rescousse. Un conglomérat d'associations, regroupées sous l'appellation « Nidaa El Watan », compte combler le vide qui sera laissé par les partis d'opposition. Ce « nouveau parti » veut donner un semblant de renouveau au personnel politique proche du pouvoir.

Seulement, ces associations ont brillé, par le passé, par leur soutien inconditionnel à Abdelaziz Bouteflika. Elles sont, en grande partie, impliquées dans les appels du pied pour le cinquième mandat, à l'image des scouts musulmans algériens, des organisations de masse et de syndicats instrumentalisés déjà du temps du président déchu.

Par ailleurs, concernant les partis islamistes, il est quasi certain qu'ils vont tenter leur chance. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) et El-Binaa de Abdelkader Bengrina vont, ainsi, essayer de se positionner afin de représenter « l'opposition » dans le nouveau Parlement. Du côté des démocrates, hormis le FFS, dont la décision est difficile à prévoir, les autres partis vont certainement boycotter ce scrutin. Ils ont rejeté les élections passées et dénoncé le passage de force du pouvoir en place.

Ainsi, « la nouvelle Algérie » se dirige vers un Parlement qui sera une copie de celui qui vient d'être dissous. Le changement prôné par Abdelmadjid Tebboune n'aura pas lieu. La crise politique que traverse le pays ne fera que se compliquer, surtout en cette conjoncture économique difficile. Il faut aussi s'attendre à des élections dans un climat électrique avec un taux de participation faible, comme celui du référendum constitutionnel.

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