Crise économique en Algérie : Un expert plaide en faveur de l'endettement extérieur

Montage : Rachid Sekak - Euro

Devant la crise économique aiguë que traverse l'Algérie, le gouvernement n'a actionné pour l'instant que deux leviers : la dépréciation du dinar et la réduction des importations. Deux mesures qui ont des effets néfastes et sur les ménages et sur les entreprises. L'option de l'endettement a été rejetée par Abdelmadjid Tebboune pour « sauvegarder la souveraineté nationale ». L’expert en finances et directeur de la société de conseils stratégiques SL Finances, Rachid Sekak, ne partage pas cet avis. Il a plaidé en faveur de l'option de l'endettement extérieur dans une interview parue, le 17 mars, dans le quotidien Le Soir d'Algérie. 

Ainsi, Rachid Sekak rappelle que les réserves de change de l'Algérie subissent une véritable fonte.  Elle sont passées de 195 milliards au début de l’année 2014 à 40 milliards cette année. Il avertit que ce niveau de baisse est alarmant. L'expert préconise le recours à l’endettement extérieur pour permettre d’atténuer « l’amenuisement rapide de nos réserves de change ». Il souligne que cette option ne doit pas être perçue comme un enjeu politique. Selon lui, il est nécessaire que ce levier soit considéré « comme n’importe quel autre instrument ».

« Les capacités de l’Algérie à mobiliser des crédits extérieurs sont très limitées »

L’expert en finances explique que l'endettement extérieur pourrait atténuer les coûts sociaux de la politique de rigueur budgétaire opérée par le gouvernement. Des coûts qui sont « le fruit de la gabegie économique de ces dernières années ». Cependant, même pour cette option, l'Algérie se retrouvera devant des difficultés. Rachid Sekak estime que « les capacités de l’Algérie à mobiliser des crédits extérieurs sont très limitées » .

Le même expert souligne que vu l’amplitude de nos déficits, la dette extérieure ne pourra que couvrir l’équivalent d’un an d’exportations. Avec beaucoup de pédagogie, Rachid Sekak explique qu’il faut distinguer entre deux catégories de dettes et prendre le soin d’en choisir la bonne. Il préconise d'opter pour celle « qui crée de l’emploi, qui fait de la croissance, et qui augmente les exportations ».

L'expert est catégorique : « Cette dette ne porte pas atteinte à notre souveraineté ». Il avertit que le « déséquilibre macroéconomique qui caractérise l’Algérie est intenable » et « si on ne s’ajuste pas rapidement, nous irons inévitablement vers une impasse ».

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