Le président français, Emmanuel Macron, envisage d'effectuer une visite en Algérie en mai 2022. Selon les informations de l’AFP, Emmanuel Macron veut aussi se rendre au Rwanda, dans sa mission de parachever sa politique mémorielle.
Si elle se réalise, cette visite sera la troisième du genre du président français après celles effectuées en décembre 2017 et durant la campagne électorale. « La stratégie de politique mémorielle d’Emmanuel Macron est de tenter de passer l’ardoise magique sur la période coloniale et post-coloniale (..) Il essaye de renverser la table en choisissant deux symboles, le Rwanda et l’Algérie », explique Antoine Glaser, spécialiste de la « Françafrique ».
Le choix de l’Algérie et du Rwanda n’est pas fortuit. Emmanuel Macron espère concrétiser un peu plus sa volonté de normalisation avec l'Afrique, dont les contours restent toutefois très incertains.
Le chef de l’Etat français veut amorcer un ambitieux travail mémoriel avec l’Algérie et l’ensemble de ses anciennes colonies africaines. Au début de ce mois, lors d’une réception au palais de l’Elysée, en l’honneur des petits-enfants de l’avocat et militant algérien Ali Boumendjel, qui avait été « torturé et assassiné » par l’armée française, Emmanuel Macron avait exprimé « sa volonté de poursuivre le travail engagé depuis plusieurs années pour recueillir les témoignages et encourager le travail des historiens par l’ouverture des archives, afin de donner à toutes les familles des disparus, des deux côtés de la Méditerranée, les moyens de connaître la vérité », a assuré Macron.
« Ce travail sera prolongé et approfondi au cours des prochains mois, afin que nous puissions avancer vers l’apaisement et la réconciliation ». Et d’affirmer qu’« aucun crime, aucune atrocité commise par quiconque pendant la Guerre d’Algérie ne peut être excusé ni occulté. Ils doivent être regardés avec courage et lucidité, dans l’absolu respect de toutes celles et ceux dont ils ont déchiré la vie et brisé le destin ».
Au sujet des génocides au Rwanda, un rapport d’historiens, publié vendredi, établissant des « responsabilités accablantes » de la France dans le génocide des Tutsi en 1994, pose un nouveau jalon dans cette relation qui se veut plus, selon Macron, égalitaire, moins paternaliste, loin de l’héritage colonial et des dérives de la « Françafrique ».