Les services de sécurité ont arrêté cette semaine un trentenaire pour atteinte aux préceptes de l'islam. Selon un communiqué de la sûreté de la wilaya de Boumerdes, la brigade de lutte contre la cybercriminalité a enquêté puis appréhendé le jeune qui postait des publications portant atteinte à la religion, notamment sur les réseaux sociaux et des plateformes électroniques.
La même source affirme que le mis en cause exploitait les espaces au sein des groupes et des pages sur les réseaux sociaux. Il publiait notamment des versets coraniques et des hadiths du prophètes dans des images déformées. Il s'agit vraisemblablement de textes parodiés, comme on en rencontre parfois sur Facebook ou d'autres réseaux sociaux.
Aussi, les enquêteurs reprochent au jeune homme ses écrits se moquant de la religion islamique. Le communiqué de la sûreté de la wilaya de Boumerdes ne donne pas beaucoup de détails sur cette nouvelle affaire juridique liée à la religion, ni sur la personne incriminée. Il précise seulement que le prévenu est originaire d'une commune de l'est de la wilaya et qu'il a été présenté devant la justice.
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Image déformée des versets coraniques
Cette affaire intervient à un moment où la Toile n'a pas encore digéré la condamnation, mardi 4 mai, de l'activiste Amira Bouraoui pour les mêmes motifs, entre autres. Elle a notamment écopé de deux années de prison ferme pour atteinte au prophète et aux préceptes de l'islam, en plus de deux autres années pour atteinte au président de la République.
— jeanbaptiste (@jbsal82) May 5, 2021
Ce nouveau dossier arrive également environ deux semaines après la scandaleuse condamnation à 3 ans de prison du chercheur et islamologue Saïd Djabelkhir, et ce, pour les mêmes motifs. Aussi, il intervient quelques mois après d'autres condamnations pour les mêmes motifs, notamment des jeunes Mourad Mecheri de Boumerdes et surtout Yacine Mebarki de Khenchela. Ce dernier a été condamné à 10 de prison en première instance avant que sa peine ne soit ramené à 3 ans de prison.
L'inquisition de retour en Algérie
A l'ombre de toutes ces affaires judiciaires, beaucoup dénoncent un retour de plus en plus flagrant de l'inquisition en Algérie. C'est une atmosphère qui fait peur, notamment à ceux qui encouragent le débat public autour de toutes les questions qui concernent l'Algérie et son peuple, y compris sa religiosité.
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C'est le cas de Saïd Djabelkhir qui met en garde contre la volonté de faire taire les universitaires de toutes les spécialités. "Si ce verdict passe, la boîte de Pandore sera ouverte à jamais, et personne ne pourra exprimer librement ses idées, même dans son domaine de compétences, de peur d’être présenté devant les tribunaux", a-t-il indiqué, mardi 4 mai, dans un entretien à Middle-East Eye.
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