Fusée chinoise en déperdition : Entre le sensationnel et la réalité

Illustration : fusée chinoise

Depuis la perte de contrôle de la fusée chinoise Longue-Marche 5B, lancée dans l’espace le 29 avril dernier, les spéculations vont bon train sur l'endroit de sa chute. En effet, des médias populaires, des sites portés sur le sensationnel et les réseaux sociaux se sont emparés de l'information. Ils prévoient des scénarios catastrophiques et installent une véritable panique qui enfle au fur et à mesure que le jour J approche (la nuit de ce samedi à dimanche). Les experts ne partagent pas ces « prévisions ». Face à l'ampleur que prend cette affaire, nous allons essayer d'apporter les éléments de réponse qui sont plutôt rassurants et loin des scénarios apocalyptiques.  

Plusieurs experts sont rassurants. Ils affirment que la possibilité de voir cet engin toucher des régions habitées est peu probable pour la bonne et simple raison que la Terre est constituée à 70% d'océans et que 95% de la population occupent seulement 10% de la surface terrestre. En plus clair, le risque de voir ce gros morceau tomber sur une zone habitée est très, très peu probable. Statistiquement, on parle d'un risque sur un million.

Personne ne sait avec exactitude l’endroit de la chute

Ces experts indiquent cependant qu'avec sa masse (entre 10 et 18 tonnes ), il est peu probable que l’étage de Longue-Marche se consume entièrement dans l’atmosphère. Ils préviennent que « vu la taille de l'objet, il y a forcément de gros morceaux qui resteront ». « Si la fusée est formée de matériaux qui ne se désagrègent pas en rentrant dans l'atmosphère, c'est plus risqué. Ce qui semble être le cas pour Longue-Marche », affirme Florent Delefie, astronome à l'Observatoire de Paris-PSL.

Il faut aussi dire que la seule certitude pour l'instant est que l’atterrissage aura lieu dans la nuit de ce samedi à dimanche entre 23h50 (heure de Paris) et 7h00. L’objet qui suit une orbite déterminée ne pourra tomber que suivant une latitude qui traverse, par exemple, la Grèce, l'Espagne ou le Maghreb.Les experts rappellent aussi que cet incident n'est pas le premier du genre. Selon Stijn Lemmens, expert à l'Agence spatiale européenne, il y a eu près de 6 000 rentrées non contrôlées de gros objets fabriqués par l'homme dans l’atmosphère en 60 ans de vols spatiaux. Un seul débris a touché une personne sans la blesser.En résumé, les risques que les débris tombent sur une zone habitée sont minimes. Les débris des fusils et objets volants dans l’atmosphère sont nombreux. La fusée chinoise en déperdition n'est pas un cas particulier. L’exploitation de l'espace comporte des dangers pour notre planète. Reste à savoir si ces dangers encourus valent le coup.Lire aussi : Une météorite plus vieille que la Terre découverte en Algérie
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