Covid-19 : Plusieurs patients succombent faute d'oxygène en Algérie

Plusieurs patients atteints de Covid-19 succombent en raison du manque d'oxygène dans les établissements hospitaliers. Au CHU Abdennour Saadna de Sétif, le décès de plusieurs patients faute d'oxygène a provoqué la colère des soignants et des proches de malades.

Le Professeur Lechheb Djelloul, médecin-chef du service des maladies infectieuses du CHU de Sétif, n'a pas pu cacher sa colère et son amertume, particulièrement après la mort de plusieurs malades « dont cinq d'un seul coup ». Selon des témoignages de parents de victimes et d'employés de cimetières, il y aurait une vingtaine de morts en 24 heures au même établissement de santé.

« Plusieurs malades sont morts, dont cinq d'un seul coup, au cours des dernières 24 heures. Il ne reste que quelques heures d'oxygène. Une crise majeure est probable. La vie de 167 autres patients est en danger, une intervention urgente est nécessaire », a confié le Pr Lechheb au quotidien Le Soir d'Algérie.

Hôpital de Sétif : Les proches des victimes en colère

La nouvelle de ces décès a jeté l'émoi dans toute la région de Sétif. Mais elle a aussi provoqué la colère des proches des malades contaminés. Des proches qui comptent leurs morts ou qui vivent la peur au ventre de peur de perdre des êtres chers, notamment à cause du manque d'oxygène. Ils dénoncent aussi l'absence des responsables de l'État sur le terrain.

« Alors que nos parents se battaient avec la mort à cause du manque d’oxygène, aucun responsable n’est venu s’enquérir de la situation. Ni le wali, ni le secrétaire général de la wilaya, ni le directeur de la santé, ni encore moins les députés n’ont daigné venir au CHU Saadna pour voir de visu l’ampleur de la catastrophe. C’est comme si la vie de ces malades agonisants ne les concerne pas », a asséné l'oncle d'une patiente décédée du Covid-19, qui revendique une enquête pour situer les responsabilités de ce drame et punir les responsables.

Grand nombre de décès du Covid au CHU de Sétif

Selon un témoignage, des employés du cimetière de Sidi El Khier ont dû faire attendre des proches de personnes décédées, car ils avaient beaucoup de tombes à creuser. « Nous sommes allés ce matin pour creuser la tombe au cimetière de Sidi-el-Khier, les employés chargés de cette tâche nous ont dit de patienter, car ils avaient une vingtaine de tombes à creuser. C’était celles des personnes décédées vendredi au CHU de Sétif », a fait savoir un membre de la famille d'un patient décédé.

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