Comment les Algériens établis en France ont-ils vécu l'épisode des feux de forêts en Algérie

Les derniers feux de forêts qui ont ravagé plusieurs régions du pays, et plus particulièrement la wilaya de Tizi-Ouzou en Kabylie, n'ont pas laissé indifférente la communauté algérienne établie à l'étranger. Celle-ci n'pas hésité à mettre la main à la poche pour venir en aide aux zones sinistrées, qui ont vécu cette épreuve dans la douleur, la peur au ventre. C'est le cas de ces deux étudiants Sarah et Toufik qui se sont confiés à FranceInfo.

Sarah Ouameur, l'étudiante en pharmacie a veillé jusqu'au petit matin, cette nuit du 9 au 10 août dernier. Elle est restée à l'écoute de son village natal, situé dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Elle était en contact permanent avec sa mère et autres proches qui tentaient de la rassurer. Le feu, raconte-t-elle a atteint son village vers minuit. Elle l'avait su lors d'un énième appel avec sa mère.

La Kabylie prend feu, la diaspora angoisse

« Là, je me rends compte que ce n'est pas le plafond de notre maison. Derrière elle, j'entends des hurlements d'enfants, c'était le chaos. Des gens criaient en kabyle : le feu est là ! Allez, on y va, il va bientôt arriver. », confie-t-elle.

Sa peur a atteint son paroxysme lorsqu'elle a perdu tout contact avec sa famille au bled. Elle a imaginé le pire pour son village et ses proches. L'angoisse a gagné son esprit. « J'ai fait un pic d'adrénaline », avoue-t-elle. Plus de peur que de mal cependant. « Finalement, je reçois enfin des nouvelles d'une amie sur place. Elle me dit : si tes parents ne répondent plus, c'est que nous n'avons plus d'électricité, et le réseau, ça va, ça vient », Sarah pousse alors un grand ouf de soulagement.

Comme Sarah, Toufik Sinacer également originaire de Kabylie, qu'il a quitté en 2019 pour aller poursuivre ses études à Reims en France, s'est fortement inquiété pour sa région natale. Cela même si son village a été épargné par les flammes. « Ma région n'a pas vraiment été touchée par les incendies, mais ma famille s'est engagée pour aller aider les sinistrés », a-t-il dit.

Ce n'est pas pour autant que cet étudiant a dormi sur les deux oreilles lors de cette nuit d'horreur. « Quand on est dans une situation pareille, les minutes, on les compte comme des heures. Ce n'est pas seulement la peur de l'incendie, c'est la peur que ça ne finisse jamais. Un feu est maîtrisé, et un autre part. À un moment donné, j'ai même souhaité que le feu brûle tout pour que ça en finisse », a-t-il confié au média français.

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