Algérie : Après l'eau et l'oxygène, le pain touché par la crise

Les Algériens semblent condamnés à vivre dans la tourmente continuelle. Ils ne sont pas encore sortis des crises de l'eau et de l'oxygène, qu'une nouvelle crise pointe du nez : celle du pain. Si cela persiste, l'Algérie ne sera pas loin d'une explosion sociale.

En effet, les citoyens de toutes les wilayas du pays commencent à se plaindre de la pénurie du pain subventionné. Celui censé coûter 7,50 dinars, mais qui est proposé à 10 dinars la baguette. Ou ce qu'on appelle communément le pain normal. D'ailleurs, chez les boulangers, il n'est disponible que durant la matinée.

La pénurie de farine et la hausse de son prix

Les boulangers expliquent cette situation par le manque de farine. Ils ne reçoivent pas une quantité suffisante de farine. Pire encore, ils la paient plus cher, rendant difficile de maintenir le prix de 10 dinars pour une baguette de pain normal. Cette farine leur coûte entre 50 et 150 dinars de plus qu'auprès des minoteries publiques.

« Le pain subventionné va nous ruiner » estime un boulanger, qui précise qu'il est difficile de plafonner le prix de la baguette de pain quand le prix de la farine n'est pas plafonné.

Le pain amélioré pour amortir les pertes du boulanger

C'est pour cette raison que les boulangers proposent toutes sortes de pains améliorés affichés à 15 ou à 20 dinars la baguette. Question d'amortir leurs pertes après un approvisionnement coûteux en farine. D'ailleurs, le citoyen trouve souvent ce genre de pain, alors que le pain normal est indisponible.

En fait, de nombreux boulangers ont décidé de réduire la quantité de pain subventionné et de proposer en contrepartie du pain amélioré de différentes qualités non soumis à la réglementation liée au plafonnement des prix. Certains d'entre eux estiment qu'ils ne vont pas tarder à arrêter carrément le pain subventionné, considérant qu'il va les mener vers la faillite.

La crise du pain en Algérie risque de s'aggraver

Cela va mener à une crise qui ne manquera pas de s'aggraver si l'État ne se penche pas dessus. Les citoyens, occupés par la crise sanitaire aggravée par le manque d'oxygène dans les établissements hospitaliers, n'ont pas encore réalisé que c'est une nouvelle crise qui pointe du nez. Parce que le pain normal n'a pas encore disparu des étagères des boulangeries.

Mais un jour, ils vont se réveiller avec une réelle incapacité d'offrir du pain pour leurs enfants. Surtout que certains commerçants ont déjà commencé à afficher la baguette de pain subventionné à 15 dinars. Ce qui est illégal et, ensuite, susceptible de provoquer la colère du consommateur dont le pouvoir d'achat chute continuellement depuis quelques années.

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