Le Dr Mohamed Bekkat Berkani, membre du Comité scientifique de suivi de la pandémie de coronavirus, s'est exprimé sur la situation sanitaire en Algérie, dans une interview accordée au site d'information TSA ce jeudi 5 août. Il a, par ailleurs, recadré le ministre de la Santé en ce qui concerne le manque d’oxygène dans les hôpitaux. 

D’emblée le membre du Comité scientifique de suivi de la pandémie de coronavirus dresse un constat amer .« Il est vrai que les professionnels de santé que nous sommes sont assaillis par les demandes d’hospitalisation. Des cas graves du Covid-19 en complication, en insuffisance respiratoire, et qui nécessitent un traitement d’oxygénothérapie d’urgence », affirme-t-il. Il ajoute qu' « il se trouve que cette pénurie d’oxygène au niveau du lit du malade est véritable et vérifiable. Elle est grave. Ce qui se passe, c’est que les autorités, dont le ministère de la Santé, disent que l’oxygène est en production suffisante. Ils disent qu’il ne manque pas, que l’oxygène est disponible, mais qu’il y a un problème de transport. Qu’il y’ a un problème de stockage dans les hôpitaux. C’est une réalité ».

Cependant Bekkat Berkani considère qu' « il est temps, pour ne pas perdre des malades, d’établir un véritable état-major de guerre, pour essayer de répartir l’oxygène disponible sur tout le territoire national, de façon évolutive, dans tous nos hôpitaux. Du moins, là où il y a des malades qui sont en état de danger de mort ».

Crise du Covid en Algérie : « Il faut avoir une stratégie de guerre » et « ouvrir des lignes aériennes »

Le docteur estime, en faisant allusion aux déclarations du ministre de la Santé, qu’il ne s'agit pas « de faire des constats. L’ère des constats est terminée ». Il alerte que « si nous continuons comme ça, nous allons perdre de plus en plus de malades. Et la nation se souviendra que l’Algérie, un jour, n’a pas pu donner de l’oxygène à ses malades ».

Bekkat Berkani indique qu'il « ne s’agit pas d’un traitement rare. Il s’agit seulement de l’oxygène. Il y a des solutions multiples. Il y a des solutions que nous avons en particulier envisagées par rapport aux concentrateurs d’oxygène ». Il souligne que « dans la mesure où des Algériens qui sont capables, tout un chacun, de ramener un ou deux concentrateurs, pour peu qu’on leur laisse la possibilité d’avoir des places d’avion et d’ouvrir nos lignes aériennes. Il est temps de faire une stratégie de guerre, sinon nous serons tous responsables dans cette situation ».