Frais d'inscriptions, loyer, nourriture : Le parcours du combattant des étudiants algériens en France

Les étudiants étrangers, dont les Algériens inscrits dans les universités en France, font face à une situation des plus difficiles pour subvenir à leurs besoins au quotidien. Aux frais d’inscriptions exorbitants exigés par certaines universités, les étudiants algériens devront faire face également aux coûts du loyer et des frais de la vie quotidienne.

D’après une enquête du syndicat étudiant UNEF, publiée le 15 août dernier, le coût de la vie étudiante en France est en constante hausse et va encore augmenter à la rentrée 2021.

Le syndicat estime à près de 40 euros « l’argent que les étudiants ont perdu chaque année en aides directes depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron en 2017 », alors que le coût de la vie étudiante a augmenté de plus de 10 % sur la même période.

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Autre indicateur à observer, le prix des logements, le premier poste de dépense des étudiants. Pour l’année scolaire 2021-2022, l’UNEF prévoit une augmentation moyenne du coût de la vie étudiante de 2,5 % par rapport à 2020, soit 247 euros par an.

La situation est encore pire pour les étudiants étrangers en France

L’autre coup dur pour les étudiants étrangers non boursiers est la décision prise récemment par le gouvernement français. L’extension du dispositif des repas à 1 euro aux étudiants non boursiers, décidée en janvier 2021, a été supprimée en septembre dernier.

Les étudiants étrangers payent très cher les frais d’inscription

La situation est bien plus difficile pour les étudiants étrangers, dont les Algériens, qui poursuivent leurs études en France. Selon de nombreux témoignages, la hausse exorbitante des frais d’inscriptions dans les universités françaises pèse lourdement sur eux. Ces derniers devront payer 16 fois plus que leurs homologues européens pour avoir le droit de s’asseoir sur les bancs de la même université française.

« C’est tout simplement inaccessible », déplore une étudiante algérienne

En effet, la nouvelle réforme validée par le Conseil d’État impose aux étudiants venant de pays non membres de l’Union européenne de s’acquitter de frais d’inscription de 2770 euros en licence et de 3770 euros en master, contre respectivement 170 et 243 euros pour les étudiants européens. « Il s’agit clairement d’une atteinte au droit à un égal accès à la formation », indique au site Algérie Expat, une étudiante algérienne en master qui a obtenu son visa d’étude en septembre.

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Malika, l’étudiante algérienne de 23 ans, qui souhaite effectuer son master de communication en France, a été très vite déchanté par les frais exorbitants d’inscription à l’université de Lille. « C’est tout simplement inaccessible. Je ne peux pas me permettre de payer près de 4000 euros pour un master. C’est une somme beaucoup trop importante pour moi », estime-t-elle.

Malika explique que son rêve a toujours été de poursuivre ses études dans une université française. « J’ai fait mes démarches sur le site Campus France via la plateforme Études en France. C’était un vrai parcours du combattant. Je pensais que tous mes problèmes seraient finis, une fois mon visa d’études obtenu. Finalement, c’est tout  le contraire », déplore-t-elle.

L’UNEF recommande d’élargir la bourse aux étudiants étrangers

Pour lutter contre la précarité étudiante, l’UNEF demande une réforme du système des bourses pour augmenter leur montant, étendre le nombre des bénéficiaires et intégrer les étudiants étrangers. Le syndicat prône également la mise en place d’une « allocation d’autonomie pour chaque jeune en formation, sans condition de ressources ».


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