Immigration au Canada : Quand le Québec fait fuir les Algériens

Photo d'un drapeau et d'un passeport canadien

Les ressortissants algériens, et nord-africains d'une manière générale, ont tendance à quitter le Québec, au Canada, pour aller s'installer dans d'autres provinces du pays. Pourtant, il y a à peine quelques années, cette région constituait la destination privilégiée pour ces mêmes émigrés. Qu'est-ce qui a donc changé pour causer cet exode ?

La majorité des Algériens qui ont choisi d'immigrer au Canada avait opté pour le Québec, notamment pour des considérations linguistiques, sachant que le français est la langue utilisée dans cette province. Said (qui a préféré s'exprimer en utilisant un nom d'emprunt) fait partie de ces ressortissants algériens qui sont partis en 2019 pour s'installer dans cette province.

Said, qui s'est confié à Courrier International, a expliqué qu'il a fini par déchanter et a quitté la province au bout de quelques mois. Il n'était d'ailleurs pas le seul. Plusieurs de ses compatriotes ont fait de même. « J'ai tout aimé du Québec, je ne voulais pas partir », a déclaré ce dernier. « Toute ma classe est partie aussi », a-t-il ajouté. Le jeune algérien est allé s'installer à Ottawa en novembre 2021.

Pourquoi donc Said, et beaucoup d'autres Algériens et Nord africains, ont ils fuient le Québec ? C'est en fait à cause d'une loi décidée en 2019 concernant le Programme de l’expérience québécoise (PEQ). Pour obtenir une résidence permanente au Québec, cette loi exige de tous ceux qui ont obtenu leur diplôme après le 30 décembre 2020 de justifier entre 12 et 18 mois d’expérience de travail. « J'ai senti un vrai rejet à partir de ce moment-là. Je parle bien français, j’ai beaucoup d’amis, des liens forts. Ma vie est à Montréal », explique Said.

Les raisons de l'exode des Algériens de Montréal

Kamal Kadhi, consultant en immigration à Montréal, cité également par Courrier International, abonde dans le même sens. « Avant, on pouvait suivre un diplôme d’études collégiales (DEC) et demander la résidence permanente. Du côté des travailleurs, il fallait seulement un an d’expérience. Maintenant, c’est plus long et plus compliqué », explique-t-il.

Ce consultant d'origine marocaine avance en outre d'autres raisons d'être derrière cet exode. Il cite notamment de longs délais de traitement des demandes de résidence permanente au Québec (plus de deux ans, contre six mois dans une autre province), ainsi que l’attente pour obtenir un permis de travail temporaire qui est de 5 à 9 mois actuellement, détaille-t-il.

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