Les cours du pétrole battent record sur record depuis le début du conflit armé entre la Russie et l'Ukraine. Les prix ont atteint des niveaux jamais égalés depuis plus d'une décennie. Ce lundi 7 mars, le baril de Brent de la mer du Nord bondit de près de 8 % à 127,44 dollars après avoir touché 139,13, son plus haut niveau depuis juillet 2008. Cette hausse représente environ 18 % par rapport au niveau de clôture de vendredi.
Cette hausse vertigineuse parvient après les déclarations du secrétaire d’État américain Antony Blinken. Le responsable américain a déclaré que les États-Unis étaient en discussions avec leurs alliés européens en vue de bloquer les importations de pétrole russe. La présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, devrait proposer de faire voter une loi interdisant les importations de pétrole russe aux États-Unis. Une telle décision marquerait un tournant, les pays occidentaux ayant jusqu’à présent évité de se couper du gaz et du pétrole russe.
Effets négatifs sur les compagnies de transport aérien et les avionneurs
La flambée des cours et le renchérissement du prix du kérosène pèsent sur les compagnies aériennes comme Air France-KLM qui chute de 12,7 % en bourse. L’avionneur Airbus est également touché. Il perd, pour sa part, 6,2 % de sa valeur en bourse. D'autres entreprises sont touchées de plein fouet par cette crise, notamment celles qui ont décidé de suspendre leurs opérations en Russie. C’est notamment le cas de Visa, Mastercard, American Express ou Netflix. Il faut dire que ce conflit a renforcé également les valeurs refuges. L’or a franchi le seuil des 2 000 dollars l’once et va continuer sa flambée dans un climat économique incertain.
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Le pétrole pourrait atteindre les 185 dollars
Dans ce contexte de guerre et d'incertitude, la banque américaine JP Morgan a indiqué que le Brent pourrait terminer l’année 2022 à 185 dollars le baril. La banque américaine, qui fait ces prévisions alarmistes pour les pays importateurs de l'or noir, indique que ce prix pourrait facilement être atteint si l’approvisionnement russe continue d’être perturbé.
JP Morgan explique, dans une note publiée le 3 mars, que le Brent atteindrait ce niveau si l’approvisionnement russe en pétrole continue d’être interrompu par les sanctions occidentales après l’invasion de l’Ukraine. Selon les analystes de JP Morgan, actuellement, 66 % du pétrole russe a du mal à trouver des acheteurs. Il faut dire que depuis le début de la crise en Ukraine toutes les sanctions économiques imposées à la Russie n’incluent pas le pétrole et le gaz. Cependant les dernières déclarations du secrétaire d’État américain Antony Blinken marquent un changement de cap. Des déclarations qui confirment les prévisions de la banque américaine JP Morgan.