Saignée chez Air Algérie alors qu'une centaine de pilotes se prépare à quitter la compagnie

Vue intérieure d'un cockpit de Boeing 737 (comme ceux d'Air Algérie) (Image d'illustration)

Les déboires de la compagnie Air Algérie n’en finissent pas. Confrontée depuis plusieurs années à des problèmes financiers et logistiques, la première compagnie aérienne du pays se retrouve face à un autre problème et non des moindres : il s’agit du risque de départ d’une centaine de ses pilotes vers d’autres compagnies étrangères.  

Pour le commun des Algériens, la compagnie Air Algérie rime avec déboires. Tous les maux sont collés à cette compagnie, censée pourtant représenter le fleuron de l’aviation civile algérienne. Alors que la compagnie est embourbée dans une grave crise financière engendrée par la crise sanitaire, voilà qu’un autre problème surgit à Air Algérie avec ce conflit qui oppose le Syndicat des pilotes de ligne algériens (SPLA) à la direction de la compagnie.

Un conflit qui risque de laisser de graves séquelles quant au devenir de la compagnie, déjà fragilisée par de nombreux problèmes. Le conflit entre le Syndicat des pilotes de ligne algériens et la direction d’Air Algérie risque, en effet, de déboucher sur une conséquence grave : il s’agit du départ annoncé d’une centaine de pilotes d’Air Algérie, vers d’autres compagnies étrangères.

100 pilotes préparent leurs dossiers pour quitter Air Algérie, selon un représentant syndical

En effet dans une déclaration le 19 avril au quotidien El Khabar, reprise par le site Awras, le représentant du Syndicat des pilotes de ligne algériens (SPLA), Khaled Khelifati, a révélé que « 100 pilotes sur les 500 qui exercent chez Air Algérie préparent leurs dossiers pour rejoindre d’autres compagnies aériennes étrangères ».

Selon ce représentant syndical, la raison de cet éventuel départ d’une centaine de pilotes d’Air Algérie est la conséquence « de la fermeture des voies de dialogue » par la direction de la compagnie avec le syndicat des pilotes à propos des revendications de ces derniers. « Des revendications liées à la situation sociale de pilotes et techniciens d’Air Algérie », précise-t-il.

Khaled Khelifati a indiqué que les pilotes et techniciens d’Air Algérie ne s’étaient pas opposés aux décisions prises par la direction lors de la crise sanitaire, avec notamment « la réduction des salaires de la moitié » suite à la fermeture des frontières. D’autre part, le représentant syndical a qualifié les dernières décisions de la direction d’Air Algérie de « provocations », elles ont d'ailleurs engendré la colère des pilotes, qui se sont retrouvés « privés de primes et d’autres avantages », selon lui.

Les pilotes accusent la direction d’Air Algérie de « refuser le dialogue »

À ce propos, le représentant du SPLA a indiqué que les pilotes d’Air Algérie sont privés de l’avantage de bénéficier de 3 billets d’avion par année ainsi que des frais de missions. « Des frais nécessaires pour les pilotes, surtout dans le cas où ils se trouvent confrontés à des soucis de santé en dehors du pays », précise-t-il. « Ces décisions de la direction ont suscité la colère du syndicat des pilotes qui a sollicité la direction pour des négociations, mais cette dernière a fermé toutes les portes », ajoute-t-il.

Cette situation a poussé le Syndicat des pilotes de ligne algériens à publier un communiqué, le 17 avril dernier, où il a menacé d’ « un départ collectif des pilotes d’Air Algérie vers d’autres compagnies étrangères », indique la même source. Dans son communiqué, le SPLA a souligné que le préjudice imputé à Air Algérie suite à cette « saignée de son capital humain hautement qualifié » sera « désastreux » pour l’avenir de la compagnie nationale.

Selon la même source, la direction d’Air Algérie a réagi au communiqué du syndicat des pilotes en affirmant que « les portes du dialogue sont toujours ouvertes avec le partenaire social ». La direction d’Air Algérie a également tenu à rappeler la « situation difficile » qu’elle vit sur le plan financier et les « importantes charges » engendrée par la crise sanitaire, en citant notamment « le remboursement des billets non consommés » et « la limitation du nombre de vols à 25 % » seulement du programme d’avant la crise sanitaire.

Retour en haut
Share via
Copy link