Le secteur de la restauration et de l’hôtellerie en France fait face à une pénurie de main-d'œuvre au niveau local. Pour faire face à cette situation inédite, les professionnels du secteur font appel à de la main-d'œuvre étrangère. Ils envisagent de recruter notamment en Tunisie, Pologne et au Maroc. Pour ce dernier pays, les Français offrent des contrats à durée indéterminée pour attirer les candidats.
Ainsi, à titre d'exemple, la direction du Prose, un restaurant bien connu à La Grande-Motte (Hérault) offre un « CDI à 2 400 euros net par mois, intégralité des heures réglées, deux jours de repos par semaine et le logement ». Cette offre est destinée au recrutement d'un pizzaïolo au Maroc. L'offre ayant trouvé preneur, l’assistante de direction de l’établissement explique au Midi Libre « il nous manque encore deux chefs de rang qualifiés à la piscine et deux « runners » (des commis de salle, NDLR), alors que la saison a déjà commencé », a déclaré à l’assistante de direction de l’établissement.
De son côté, Jean Pinard du CRTL Occitanie (Comité régional du tourisme et des loisirs), confirme le manque de personnel dans le secteur et alerte sur ses conséquences. « Je sais que certains hôtels et certains restaurants vont devoir ouvrir en mode dégradé, faute de personnel. Au lieu de 100 couverts, ce sera 70 et au lieu de 50 chambres, ce sera 35. Il faudra réduire la voilure », affirme-t-il, en indiquant que face à ce problème épineux les professionnels de l’hôtellerie et de la restauration n'ont pas de choix. Ils doivent se tourner vers la main-d'œuvre étrangère.
Vidéo Sanctions sur les visas par la France : La Tunisie exemptée
Restauration : La France se tourne vers la main-d'œuvre étrangère
Donc ces professionnels se sont mis à recruter des salariés du Maroc, de la Tunisie ou de la Pologne. Il faut dire que cette situation est inédite en France. Jacques Mestre, propriétaire d’un restaurant à La Grande-Motte témoigne : « on ne trouve personne, je ferme le mardi et le mercredi. Cela fait 50 ans que je fais ce métier, je n’ai jamais vu ça, plus personne ne veut travailler… Je propose des salaires à 2 000 € net et je ne trouve pas ». Il met en évidence le problème du logement. « Il faut trouver des terrains et du transport pour loger les saisonniers, sinon cela va être catastrophique. Et si on fait moins de recettes, ce sera aussi moins de rentrées pour l’État », explique-t-il.
Il faut dire que les Français s’intéressent à la main-d'œuvre tunisienne, marocaine et également polonaise, mais ne montrent pas d’intérêt à la main-d'œuvre algérienne. Une situation qui pousse à s’interroger sur cette exclusion alors que les Algériens sont aussi francophones et sont nombreux à être formés dans ce domaine.