Afrique du Nord : Le FMI met en garde contre les risques d’une inflation incontrôlée

FMI - Algérie - Endettement extérieur

L'économie mondiale va mal. La guerre en Ukraine a laminé les espoirs de la reprise après deux années de crise sanitaire. L'inflation a explosé mettant en danger les économies fragiles. C'est le cas des économies de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. C'est dans ce contexte que le Fonds monétaire international a tiré la sonnette d'alarme. L'institution monétaire a donc mis en garde contre les risques d’une inflation incontrôlée sur ces économies.

Le fonds monétaire international a publié une note sous le titre « Les pays importateurs de produits de base du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord subissent les hausses de prix ». Dans cette note, le FMI a averti que « le renchérissement des produits de base, dont les prix sont poussés à la hausse par la guerre en Ukraine, aura des répercussions économiques notables dans la région ». Ces répercussions économiques se ressentiront surtout sur les économies qui dépendent de l'importation de pétrole. « Après le pic à 130 dollars, le baril, qui a suivi l’invasion russe, les cours devraient avoisiner 107 dollars en moyenne en 2022, contre 38 dollars en 2021. De même, les prix des denrées alimentaires devraient augmenter d’encore 14 % en 2022, après avoir atteint des sommets historiques en 2021 », indique cette note signée par le directeur du FMI pour la région MENA et Asie centrale, Jihad Azour.

Pour le FMI, la flambée des prix des denrées alimentaires intervient « à un moment très critique pour la reprise dans la région : dans nos perspectives régionales, nous avons révisé nos prévisions de croissance pour l’ensemble de la région MENA, en hausse de 0,9 point à 5 %, mais ce chiffre reflète une amélioration des perspectives pour les pays exportateurs de pétrole bénéficiant des hausses des cours du pétrole et du gaz ». Donc, les prévisions de croissance de ces économies seront revues à la baisse, car « le renchérissement des produits de base aggrave les difficultés liées à l’augmentation de l’inflation et de la dette, au resserrement des conditions de financement mondiales, aux progrès inégaux de la vaccination et, dans certains pays, aux facteurs de fragilité sous-jacents et à des conflits ».

Le FMI prévoit une hausse de l'inflation

Dans ce contexte de conflit militaire en Ukraine, le FMI prévoit sur une inflation moyenne de 13,9 % dans la région MENA pour l’année 2022. Une inflation qui explose par rapport aux prévisions d’octobre 2021. « Il n’y a rien de surprenant sachant que de nombreuses économies de la région sont largement tributaires des arrivées de produits alimentaires étrangers (environ un cinquième du total des importations) et que l’alimentation pèse lourd dans les paniers de consommation (plus d’un tiers en moyenne), voire plus encore dans le cas des pays à faible revenu », peut-on lire dans cette note.

Pour faire face à cette situation, le FMI préconise un relèvement des taux directeurs dans les pays où les anticipations d’inflation risquent de se renforcer et les tensions sur les prix se généraliser. De même qu’une communication claire et transparente sera essentielle pour guider les marchés, suggère l’institution. Il est également « urgent que les pays s’attaquent aux risques d’insécurité alimentaire et atténuent l’impact des hausses des prix mondiaux sur les pauvres. Le moyen le plus efficace de protéger les ménages vulnérables réside dans des transferts ciblés, temporaires et transparents », selon l'institution financière.

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