Pour 2022, la Banque africaine de développement prévoit un recul de la croissance et une hausse de l'inflation en Algérie

façade de la Banque africaine de développement

À l'instar de nombreux pays, l'Algérie est impactée par la guerre en Ukraine et le ralentissement de l'économie au niveau mondial. Cette guerre, qui a fait suite à 2 années de pandémie, a mis fin à la reprise. Selon les prévisions de la Banque africaine de développement, la croissance économique en Algérie connaîtra un léger recul en 2022 avec 3,7 %. En parallèle, l'économie algérienne subira une inflation grandissante.

Ainsi, la BAD affirme que « les balances budgétaire et courante affichent une tendance à la hausse à court terme » (0,9 et 0,2 % du PIB en 2022). Elle explique que « la nette amélioration des finances publiques et de la balance courante est due à l'impact de la crise ukrainienne » ; une crise qui a tiré les prix du pétrole vers le haut. Cependant, la Banque africaine préconise à l'Algérie de diversifier son économie, en s'orientant « notamment vers la pétrochimie, le gaz et les produits agricoles qui ont un fort potentiel d'exportation ».

La Banque africaine de développement estime donc que « l'inflation devrait augmenter en 2022, compte tenu de la tendance à la hausse des prix mondiaux et d'une politique monétaire qui devraient rester expansionnistes ». Elle souligne qu'« après le choc négatif de la pandémie et la chute des prix du pétrole en 2020, l'économie algérienne a commencé à se redresser en 2021 avec une croissance de 4,0 %, après une contraction de 4,9 % en 2020. La croissance a été soutenue par la reprise de la demande extérieure, principalement pour le pétrole, dont la production a augmenté et les prix sont en hausse ».

La BAD explique que « cette amélioration des recettes pétrolières a partiellement compensé l'augmentation des dépenses d'investissement. Ces évolutions, combinées à des mesures d'assainissement en 2021, ont permis de réduire le déficit budgétaire de 4,84 points de pourcentage ». Elle indique également que « le déficit courant s'est amélioré de 5,1 points de pourcentage du PIB en 2021, grâce à l'augmentation du volume et du prix des exportations de pétrole, aux bons résultats des autres exportations (fer et acier) et aux mesures de compression des importations ».

Potentiel gazier de l'Algérie

Concernant l'exploitation du gaz naturel, la Banque africaine de développement estime que « l'Algérie, qui est classée 10e parmi les producteurs mondiaux de gaz naturel, avec 2,2 % de la production mondiale, dispose d'un potentiel d'exportation énorme, avec de nouveaux projets gaziers dans le Sud-Ouest qui s'ajoutent à ceux de la région gazière d'Illizi dans le Sud-Est, mais il est soumis aux contraintes d'une demande intérieure accrue et d'investissements insuffisants ».

La BAD indique qu'« après avoir atteint un pic de 65 milliards de mètres cubes en 2005, les volumes d'exportation étaient de 40 milliards de mètres cubes en 2020. Pour réduire la dépendance du pays au gaz naturel, qui représente plus de 93 % de la production totale d'électricité, le programme d'énergie renouvelable et d'efficacité énergétique a été révisé en 2020. Le ministère de la Transition énergétique et des Énergies renouvelables a été chargé d'établir une capacité de 15'000 MW à partir de sources renouvelables d'ici 2035 ».

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