Menace d'une crise alimentaire mondiale : L’Europe accuse la Russie de vouloir affamer le monde

Blé et huile

L'économie mondiale va mal. Le monde risque de connaitre une crise alimentaire sans précédent en raison du conflit en Ukraine. Une crise qui est au centre des discussions des ministères des Affaires étrangères de l'Union européenne, qui se sont retrouvés ce 20 juin au Luxembourg. 

En effet, dans ce contexte de guerre en Ukraine, l'UE se dit prête à travailler avec l'ONU pour éviter le pire. Pour l'institution européenne, la guerre en Ukraine prive le monde de céréales, d'engrais et fait flamber les prix. Ainsi, les 27 pays de l'Europe vont se pencher sur les moyens à mettre en œuvre pour éviter cette crise alimentaire. Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne, qui se réunissent ce lundi au Luxembourg, discuteront donc sur cette menace. Ils accusent la Russie d’être derrière cette stratégie pour affamer le monde.

Avant cette réunion au sommet, le chef de la diplomatie européenne, l'Espagnol Josep Borrell, a mis en garde sur les risques de famine dans le monde causé par la guerre en Ukraine, dont l'une des conséquences est une flambée des prix des céréales, des huiles de cuisson, des carburants et des engrais. Josep Borrell accuse ainsi la Russie de mettre le monde en danger de famine avec le blocage des exportations de céréales de l'Ukraine et les restrictions sur ses propres exportations.

Risques de troubles sociaux

Le chef de la diplomatie européenne s'est joint à l'appel de l'ONU pour les pays membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) à ne pas imposer de restrictions aux exportations de denrées alimentaires. Il a assuré que l'Union européenne (UE) était prête « à travailler avec l'ONU pour prévenir tout impact indésirable de nos sanctions sur la sécurité alimentaire mondiale ».

Josep Borrell a affirmé que « le choix politique conscient de la Russie de "militariser" les exportations de céréales et de les utiliser comme un outil de chantage contre quiconque s'oppose à son agression » en l'Ukraine. Il a souligné que « la Russie a transformé la mer Noire en zone de guerre, bloquant les expéditions de céréales et d'engrais en provenance d'Ukraine […] et applique également des quotas et des taxes sur ses propres exportations de céréales ».

Le chef de la diplomatie européenne a rappelé que les sanctions imposées par l'Union européenne « n'interdisent pas à la Russie d'exporter des produits agricoles et des semences ni de les acheter, à condition que les personnes ou entités sanctionnées ne soient pas impliquées » dans ces opérations. Il a ajouté : « nous sommes pleinement conscients qu'il y a une bataille de récits autour de cette question » de sanctions.

Il faut souligner que depuis le début du conflit en Ukraine, plusieurs organisations ont alerté sur les dangers d'une crise alimentaire mondiale. Ces organismes ont également évoqué des conséquences de cette crise alimentaire sur plusieurs pays. Ils ont averti sur les risques de troubles sociaux en raison de la flambée des prix des aliments. Il faut rappeler que  la Russie et l'Ukraine assurent à elles deux 30 % des exportations mondiales de blé. L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture a averti que le recul des exportations de blé et d'autres produits alimentaires de base en provenance de Russie et d'Ukraine menace de famine 11 à 19 millions de personnes de plus dans le monde, sur la période 2022-2023. Les pays les plus touchés sont ceux de la région Proche-Orient/Afrique du Nord, étant donné leur forte dépendance aux importations, notamment de blé, en provenance de ces pays.

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