Drame migratoire : Des morts et des centaines de blessés aux frontières de Melilla. Les ONG demandent une enquête

Drame migratoire à Melilla (frontière entre l'Espagne et le Maroc)

Le rêve occidental – ou la recherche d'une vie meilleure – a encore une fois fait des victimes. L'immigration clandestine, qui est en soi le symbole de l'échec d'un continent, apporte chaque jour son lot de drames. La méditerranée est devenue un cimetière et ils sont des milliers à périr chaque année en voulant aller « du bon côté » de cette mer. Cette fois, ils sont 18 migrants, selon certaines sources, et 60, selon d'autres, à avoir trouvé la mort en essayant de rejoindre l'Espagne à partir du Maroc.

Les images sont choquantes. En plus de ces morts, on dénombrerait plus de 700 personnes blessées du côté marocain lors de cette nouvelle tentative d'immigration clandestine. La situation s'est donc dégradée sur ces frontières hispano-marocaines, le 24 juin. Des heurts avaient éclaté avec les gardes-frontières alors que près de 2000 migrants ont tenté de s'introduire sur le territoire espagnol en prenant d'assaut une clôture.

Parmi ces migrants, une centaine a pu rejoindre l'autre côté de la frontière, et plusieurs ont trouvé la mort « dans des bousculades et en chutant de la clôture de fer » qui sépare l'enclave espagnole du territoire marocain, lors d'« un assaut marqué par l'usage de méthodes très violentes de la part des migrants », selon une source des autorités de la province de Nador citée par l'AFP. Du côté des forces de l'ordre marocaines, ils sont 140 membres à être blessés, dont 5 grièvement.

Drame à Melilla : Émoi et demande d'enquête

À la suite de ce nouveau drame, la présidente de la section de l'AMDH de Nador s'est refusée à chiffrer le nombre de morts, mais « pense que le bilan va s'alourdir ». Elle estime que « la cause principale de cette catastrophe est la politique migratoire menée par l'Union européenne en coopération avec le Maroc ».

De son côté, l'ONG Caminando Fronteras, spécialiste des migrations entre l'Afrique et l'Espagne, affirme que le nombre de morts  s'élèverait à 27 morts. Cette association a appelé à prendre des mesures pour mettre fin à ces drames qui se suivent de ce côté de la frontière. « L'ouverture immédiate d'une enquête judiciaire indépendante du côté marocain comme espagnol, ainsi qu'au niveau international pour faire toute la lumière sur ce drame humain » est également revendiquée par cette ONG.

Une attaque contre l'intégrité territoriale de l'Espagne, selon Pedro Sánchez

Cette tentative d'entrée massive dans l'une des deux enclaves espagnoles est la première depuis la normalisation, mi-mars 2022, des relations entre Madrid et Rabat. Elle a fait réagir le président du gouvernement espagnol.

En effet, lors d'une conférence de presse, Pedro Sánchez a condamné ce qu'il a qualifié d'« assaut […] violent et organisé de la part de mafias qui se livrent au trafic d'êtres humains contre une ville qui est un territoire espagnol ». « Par conséquent, il s'est agi d'une attaque contre l'intégrité territoriale de notre pays », a-t-il insisté.

Toutefois, le nouvel allié inconditionnel du Maroc a tenu à mettre hors d'accusation les autorités marocaines dans ce drame. Il a souligné que « la gendarmerie marocaine avait travaillé en coordination avec les forces de sécurité (espagnoles) pour repousser cet assaut si violent dont nous avons été témoins ». « S'il y a un responsable de tout ce qui s'est produit à la frontière, c'est la mafia qui se livre au trafic d'êtres humains », a-t-il affirmé.

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