En France, malgré la panne de croissance enregistrée au premier semestre de l'année, l'emploi connaît une nette amélioration. Le chômage recule dans plusieurs secteurs, alors que d'autres n'arrivent pas à trouver de main-d'œuvre au niveau local. Pour faire face à cette situation, plusieurs solutions ont été proposées. Il s'agit notamment du recrutement d'une main-d'œuvre étrangère (marocaine et tunisienne) pour les secteur de hôtellerie et de la restauration. Cette solution n'étant pas suffisante, certains patrons plaident pour la régularisation des sans-papiers pour juguler ce manque de main-d'œuvre.
En France, les patrons dans certains secteurs souffrent du manque de main-d'œuvre. Ils sont de plus en plus nombreux à plaider pour un meilleur accès aux titres de séjour. Selon une enquête du journal Le Monde1 des patrons embauchent déjà des étrangers. Le journal cite Etienne Guerraud, patron du Café du Commerce, dans le 15e arrondissement, qui affirme que sans ces étrangers son affaire ne pourrait pas marcher. « Sans eux, je ferme boutique », affirme-t-il.
Ce patron atteste que les étrangers représentent 40 % de sa masse salariale. « Je ne les échangerais pas pour un Gaulois, ce sont des gars super », clame-t-il. Concernant les procédures de régularisation, Etienne Guerraud révèle que de nombreux travailleurs lui ont présenté des cartes de séjour d'une autre personne pour être embauchés. Ces sans-papiers qui travaillent sous l'identité d'un autre devraient être régularisées selon ce patron. M. Guerraud a affirmé que les procédures de régularisations sont fastidieuses et incertaines. Il appelle à prendre des mesures pour « permettre un traitement plus rapide des régularisations ».
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Il faut régulariser les sans-papiers en France au lieu de recruter à l'étranger
De son côté Jean Ganizate, cofondateur du groupe de restaurants Melt, affirme que « la réalité c’est que tous les restaurateurs à Paris ont un travailleur sous alias », en ajoutant que « les Français ne veulent plus bosser dans les métiers difficiles ». Jean Ganizate regrette que « tout ce qu’on propose [aux entreprises en besoin de main-d’œuvre] c’est de recruter des gens à l’étranger, de faire des demandes de visa. Vous devez monter tout un dossier et, si ça se trouve, le type que vous recruterez est nul ». Pour lui, la solution de la régularisation des sans-papiers est la plus efficace. Il est convaincu qu’il faut « laisser des ouvertures » pour régulariser les travailleurs déjà présents sur le territoire.
Dans ce même esprit, le président du syndicat de l’hôtellerie-restauration GNI, Didier Chenet, plaide pour « ne pas fermer les yeux sur une situation que tout le monde connaît » et « permettre un traitement plus rapide des dossiers de régularisation de ceux qui sont dans les clous de la circulaire Valls ».