Les associations de soutien à la communauté LGBT dans les pays musulmans ne cessent d'alerter sur la situation de ces minorités. En effet, les homosexuels y sont la cible de campagnes violentes. L'islam, comme les autres religions monothéistes, considère ces pratiques comme péché. Être homosexuel en Afrique ou dans un pays dit arabe ou musulman relève bien souvent du calvaire. Cependant, ces dernières années, certains islamologues affirment que la religion n'est pas homophobe.
Dans cette philosophie d'un islam ouvert, une mosquée libérale à Berlin a installé le drapeau LGBT sur son mur pour soutenir cette communauté en prélude à l’organisation de deux festivals des fiertés prévus en ce mois de juillet.
Cette action, qui est la première de son genre, est un signe de tolérance et d'acceptation de l'autre. Le drapeau aux colleurs arc-en-ciel a été installé sur un mur de la mosquée Ibn Rushd-Goethe, située au troisième étage de l’église St. John’s, juste à côté du parc Tiergarten, à Berlin.
De leur côté, les fidèles de cette mosquée libérale se sont également engagés à soutenir la communauté LGBT et ont porté des autocollants affirmant que « l’amour est halal » pour témoigner de leur engagement.
Pour expliquer cette action, Mo el-Ketab, l’un des six imams de cette mosquée, explique que le lieu de culte était destiné à être « un lieu sûr pour les personnes différentes, afin qu’elles puissent elles aussi découvrir le côté spirituel de leur vie ».
Une première pour une mosquée et un acte fort
Il faut souligner que ce drapeau restera en place jusqu’à la fin du mois de juillet, en parallèle de l'organisation à Berlin de deux grands événements LGBT. Il s'agit de Lesbian and Gay Festival les 16 et 17 juillet et Christopher Street Day (CSD) le 23 juillet.
Cette action de la mosquée a été favorablement reçue par la communauté LGBT. Marc-Eric Lehmann, membre du conseil d’administration du Christopher Street Day (CSD), a déclaré que l'installation de ce drapeau envoie « un signe incroyablement fort ». Selon lui, il est « vraiment important » de trouver une place pour la religion dans les communautés LGBT. « Les personnes queers peuvent aussi être religieuses et croire en Dieu. Nous ne devrions pas seulement parler d’espaces sûrs dans les bars et les clubs de Berlin, nous devons également parler d’espaces sûrs dans les lieux de culte », a-t-il affirmé.
Il faut rappeler que l’homosexualité est réprimée par la loi dans 69 pays du monde, selon le rapport 2020 de l’Association internationale des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexes (ILGA) publié en 2021. Ce décompte recouvre des législations variables. Certains pays considèrent explicitement les relations entre adultes de même sexe comme un crime1. D’autres États mentionnent dans leurs textes de loi des « actes contre nature », « indécents » ou « immoraux ». Les peines encourues peuvent aller d’amendes à la prison, en passant par des « thérapies » forcées, des coups de fouet, voire aller jusqu'à la peine de mort.
Maroc : Un responsable du ministère des Affaires islamiques licencié pour promotion de l'homosexualité ↩